Condamnés en septembre dernier à des peines allant de 2 à 8 mois de prison avec sursis pour des faits d’entrave, d’injure et de violences sur des militants LGBT en mai 2019 à La Roche-sur-Yon, les 12 prévenus ont obtenu la relaxe par la cour d’appel de Poitiers.
"Homo-folie, ça suffit !" n’est donc pas un slogan homophobe. Ainsi en a décidé la Cour d’appel de Poitiers. Elle rendait aujourd’hui sa décision dans le procès en appel qui s’était tenu le 10 juin dernier. Les douze prévenus – des étudiants de l’Institut Catholique d’Enseignement Supérieur de La Roche-sur-Yon âgés d’une vingtaine d’années – ont tous été relaxés des faits d’injure et d’entrave pour lesquels ils étaient poursuivis.
Seuls 3 d’entre eux sont condamnés à des dommages et intérêts de quelques dizaines d’euros pour le vol d’un drapeau LGBT et des "violences mineures" sur une militante sans nécessiter d’interruption de travail.
"Le droit, ce n’est pas de l’émotion"
Pour Me Benoît Fleury, qui défendait les 12 prévenus, "l’émotion ne doit pas primer sur le droit". L'affaire avait en effet fait grand bruit en mai 2019 à La Roche-sur-Yon lorsque des étudiants avaient scandé "Homo-folie, ça suffit!" devant un stand LGBT place Napoléon et notamment volé un drapeau arc-en-ciel ensuite partiellement brûlé. Pour Me Fleury, "une formule peut être blessante, outrageante, sans pour autant constituer un délit".Me Michel Navion, avocat des parties civiles, a fait part de la déception de ses clients : le centre LGBT de La Roche-sur-Yon, l’association Aides et le Planning Familial et pointe "une insuffisance du dossier pénal défendu avec mollesse".
Pour les douze prévenus, il n’y aura donc pas d’inscription au casier judiciaire.