Pierre Rolland, qui rejoindra l'an prochain la formation américaine Cannondale, laisse Jean-René Bernaudeau sans son leader dans les courses par étapes au moment où l'équipe Europcar cherche toujours un repreneur
Rolland, vainqueur de deux étapes du Tour (2011 et 2012) et quatrième du Giro 2014, est seulement le deuxième coureur de la formation française, après Cyril Gautier, à quitter le bercail vendéen malgré la date avancée de la saison.
Thomas Voeckler, le chef de file emblématique de l'équipe, et Bryan Coquard, le routier-sprinteur deuxième de la dernière étape du Tour sur les Champs-Elysées ("j'aborderai le sujet dans les prochains jours", a-t-il déclaré), restent fidèles pour l'heure au groupe que Sylvain Chavanel aimerait retrouver.
Le sextuple champion de France du contre-la-montre, laissé libre par son équipe actuelle (IAM), aurait fait part de son intérêt à "JR" Bernaudeau si le Vendéen retrouve un partenaire financier. Présent en début de semaine au Tour du Poitou-Charentes, le patron de l'équipe a déclaré pour sa part être venu annoncer une bonne nouvelle à ses coureurs, autrement dit assurer la présence de son groupe dans le peloton en 2016.
Pour Rolland, qui était déjà annoncé par la rumeur chez Cannondale depuis près d'une semaine, le transfert marque une rupture alors qu'il approche de son 29e anniversaire. Hormis ses deux premières saisons au Crédit Agricole en 2007 et 2008, l'Orléanais n'a connu dans le peloton professionnel qu'une seule équipe.
Pour le maillot à pois
Le coureur, qui a enfourché son premier vélo à l'âge de 13 ans, a brûlé les étapes dans le cyclisme. S'il a gagné (une étape de la Tropicale Amissa Bongo) dès sa première journée de course chez les professionnels, il n'a pleinement concrétisé ses qualités de grimpeur qu'en 2011, quand il s'est imposé à l'Alpe d'Huez dans le Tour de France. Avant de récidiver un été plus tard dans l'étape de La Toussuire.À trois reprises, le natif de Gien (Loiret) s'est classé dans les dix premiers du Tour (8e en 2012 pour meilleur résultat). La dernière fois le 26 juillet dernier
quand il a bouclé la course à la dixième place, un rang derrière Romain Bardet, après une entame problématique dans la plaine.
Jonathan Vaughters, le patron de sa future équipe, le voit comme un candidat au maillot à pois de meilleur grimpeur dans le Tour. "Année après année, Pierre montre de la détermination, du style et du panache, c'est un attaquant. Je crois qu'il a encore un potentiel inexploité", a estimé Vaughters en évoquant un travail à faire en matière d'aérodynamique "tout en conservant le panache et le style qui font de lui un grand coureur".
Dans sa nouvelle formation, qui est en train de renouveler son effectif (Hesjedal chez Trek, D. Martin sur le départ), Rolland devrait donc pouvoir rester fidèle à son tempérament offensif, lui qui a toujours affirmé à ce sujet: "Je ne changerai pas, c'est ma façon de concevoir la course."
avec AFP