La Vendéenne de 23 ans participait à ses premiers Jeux Olympiques à Paris. Repartie sans médaille, Louise Maraval a toutefois marqué les esprits en devenant, notamment, la première Française à se hisser en finale olympique du 400 mètres haies.
De retour à La Verrie (Vendée), Louise Maraval admet que le contrecoup des JO est un peu brutal. Il faut dire qu'entre le village olympique où fourmillaient plus de 14 500 personnes et son village natal où ne vivent pas plus de 5 000 habitants, une différence d'ambiance se fait ressentir. L'athlète a accepté de revivre avec nous quelques moments de sa première expérience olympique.
Louise Maraval, on a en tête vos larmes à l'issue de la finale du 400 m haies où vous terminez 8ᵉ. Comment allez-vous aujourd'hui ?
Je vais bien. Ça a été dur sur le moment, parce que je suis compétitrice. Évidemment que je voulais faire mieux, mais si on m'avait dit en début d'année que j'irais en finale olympique, j'aurais signé à 10 000 %. Certains athlètes se battent pendant toute une carrière pour y être. Moi, j'ai eu la chance de déjà le vivre à 23 ans, ça ne peut que me réjouir. Surtout que ça va énormément me servir pour la suite. Avant cette finale, je ne m'étais jamais retrouvée dans une course avec des femmes d'un aussi haut niveau. Donc, je vais me servir de cette expérience pour progresser et mieux m'exprimer la prochaine fois.
Vous êtes la première Française à avoir participé à cette finale, vous signez aussi des records de France en relais 4×400 mixte et féminin… Avez-vous conscience d'être entrée dans l'Histoire de l'athlétisme français lors de ces Jeux ?
Sur le coup, je ne me rendais pas compte. Avec du recul, je me sens heureuse d'avoir été la première femme à s'aligner sur la ligne de départ de la finale olympique du 400 mètres haies. Mais, ce qui m'a vraiment marquée, c'est le record du 4×400 féminin. Avec les filles, c'était notre objectif. Puis ça nous a touchées, parce que c'est un moment symbolique. Le record que l'on a battu a 30 ans. À cette période, la France avait une sacrée équipe avec, notamment, Marie-José Pérec. On le bat de presque une seconde et c'est une fierté. Quant au record de France sur le 4x400 mixte, on s'y attendait, ça devait arriver.
"Les JO, c'est une compétition à part"
C'étaient vos premiers Jeux Olympiques. Qu'en retenez-vous ?
C'était incroyable ! Dès que j'ai su que ça allait se dérouler, mon objectif a été d'y participer. Ça n'a pas été facile de se qualifier, mais ça a valu le coup de se battre. J'ai déjà concouru dans des grands championnats, mais les JO c'est une compétition à part. Le côté multisport, l'ambiance dans le village olympique, l'ambiance dans les stades… C'est unique. Puis le fait d'être à domicile et d'avoir le public avec nous, ça remplit de fierté. Je n'oublierai jamais le bruit des supporters lorsque les speakers annonçaient la France. Puis, en dehors du côté sportif, c'est l'aspect humain de ces Jeux que je garderai en mémoire. Parce qu'en plus du public, il y avait les volontaires qui ont effectué un gros travail pour que l'on puisse réaliser nos rêves d'athlètes. Leur dévouement m'a touché et leur bonne humeur m'a marqué.
Tout Verrie, votre village natal, était derrière vous. Même si vous ne pouviez pas entendre leur encouragement, comment la mobilisation des Verrinois vous a-t-elle touchée ?
J'étais très heureuse de voir des personnes se réunir pour du sport dans une aussi petite commune. Ça m'a poussé à performer pour, en partie, les rendre heureux aussi. Je suis contente si mes courses peuvent amener des gens à partager des moments ensemble. Et, si ça peut donner envie à des jeunes de se mettre sport et montrer que c'est possible d'accéder au plus haut niveau quand on vient de la ruralité, c'est une belle chose. En tout cas, toute cette ferveur de dingue me pousse à revenir encore plus forte en 2028.
"L'athlétisme est une discipline universelle"
On peut ainsi espérer vous voir à Los Angeles pour la prochaine olympiade...
C'est clairement mon objectif. Je ne l'ai jamais caché : Paris était une première expérience à partir de laquelle je compte progresser pour réussir aux États-Unis. En 2028, j'aurais 27 ans, c'est l'âge où l'on est le plus optimal en athlétisme. Donc, non seulement je veux participer aux prochains Jeux, mais je veux surtout faire mieux et rivaliser avec les meilleures.
À Paris, la France n'a remporté qu'une seule médaille en athlétisme. Comment expliquer ça ?
L'athlétisme est une discipline universelle. Tous les pays du monde sont représentés dans notre sport, la plupart des autres ne le sont souvent que par quelques nations. De ce fait, la concurrence est inévitablement plus importante. Donc, oui, la France est loin d'être la nation qui brille le plus en athlétisme, mais on travaille pour progresser. Puis, c'est plus globalement entre le niveau européen et le niveau mondial qu'il existe une différence. Mais ce n'est pas une fatalité, notre travail va payer et on va aller titiller les meilleures.
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