Face à la forte augmentation des cas de grippe aviaire en France, le niveau de risque est porté ce 10 novembre de "modéré" à "élevé". Déjà appliquée en Pays de la Loire, la mesure de confinement des volailles s'applique désormais sur l'ensemble du territoire français.
Plus de 770 000 volailles ont été abattues depuis l'été en France, indique le ministère de l'Agriculture. Et "le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène continue à progresser ces dernières semaines en France et en Europe".
En l'espace d'un mois, ce bilan a plus que doublé du fait de la progression du virus dans les élevages. Le précédent bilan en date du 12 octobre, faisait état de l'abattage de plus de 330 000 animaux.
Le niveau de risque lié à l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire, est donc porté ce jeudi 10 novembre de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain.
"Dans un contexte marqué par une persistance inédite du virus dans l'environnement et une forte activité migratoire d'oiseaux sauvages, il est essentiel de renforcer les mesures de prévention pour éviter la contamination des élevages de volailles", explique le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
Les élevages des Pays de la Loire confinés depuis mi-octobre
A la date du 8 novembre, 49 foyers en élevage sont confirmés en France. "Les cas en basse-cour et dans la faune sauvage sont également nombreux et en augmentation", souligne le ministère.
Après une saison 2021-2022 déjà catastrophique avec 20 millions de volailles abattues, le virus a recommencé à frapper des élevages français dès la fin juillet, de manière exceptionnellement précoce.
En Pays de la Loire, grande région de production avicole, le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l’influenza aviaire avait déjà été porté de "modéré" à "élevé" le 19 octobre dernier.
"Les éleveurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le printemps" dernier, souligne le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin.
Grande inquiétude de la filière
Dans un contexte marqué par une persistance inédite du virus dans l’environnement et une forte activité migratoire d’oiseaux sauvages, il est essentiel de renforcer les mesures de prévention pour éviter la contamination des élevages de volailles.
La situation "donne des frissons" déclarait le 9 novembre le président de l'interprofession de l'œuf (CNPO) Yves-Marie Beaudet, alertant sur les menaces pesant sur la production nationale d'œufs.
D'abord réticents à l'égard de la vaccination contre l'IAHP, les professionnels de l'aviculture attendent désormais avec impatience que des vaccins soient autorisés. Une expérimentation est en cours en Europe.
Pour Joël Limouzin, c'est la seule manière de faire face à un virus devenu "endémique", avec lequel il faudra cohabiter. Sinon, "comment continuer" à produire si des millions d'animaux doivent être euthanasiés chaque année, s'interroge le vice-président du syndicat majoritaire FNSEA.
Avant même la reprise de l'épizootie cet été, la facture de la grippe aviaire s'élevait pour l'Etat français à plus d'un milliard d'euros pour indemniser les pertes des professionnels.