Deux députées de l'Assemblée nationale ont lancé ce mercredi 13 septembre la plateforme en ligne "Balance ton sport", pour recueillir les témoignages de victimes de violences. Béatrice Bellamy, députée Horizons de Vendée, présidente de la commission et Sabrina Sebaihi, députée Nupes des Hauts-de-Seine et rapporteure de la commission d'enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif français, lancée début juillet, sont à l'origine du projet
Balance ton sport, c'est son nom.
Cette plateforme a vocation à accompagner l’élan de libération de la parole et à éclairer les travaux de la commission d’enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif.
Le témoignage de Sarah Abitbol, ancienne patineuse, en 2020, et le mouvement #MeTooSport qui l’a suivi, ont fait éclater de graves dysfonctionnements au sein du monde sportif français.
Le flot de révélations autour des violences sexuelles et sexistes dans le sport a éclaboussé quasiment toutes les disciplines, avec une constante : une grande partie des victimes étaient mineures au moment des faits.
Si, majoritairement, les affaires révélées sont prescrites, il n’en reste pas moins que les personnes incriminées et le système qu’ils composent a pu perdurer, sans jamais être inquiété.
Face à la gravité de ces témoignages, les parlementaires ont la responsabilité de se saisir pleinement des violences dans le sport, quelles qu’elles soient.
Béatrice BellamyDéputée de la Vendée et Présidente de la commission d'enquête
Les députés siégeant à la commission pourront consulter ces témoignages afin de recueillir la parole des victimes et de proposer ensuite des recommandations qui prennent en compte les mécanismes à l'œuvre au sein des situations de violences.
Pour Béatrice Bellamy, présidente de la Commission d’enquête, "cette plateforme doit permettre au plus grand nombre de s’exprimer, mais aussi de soumettre des propositions pour que ces violences n’arrivent plus".
"C'est un soutien, un outil logistique. Elle n'est pas vouée à se substituer aux professionnels et aux associations qui accomplissent un travail remarquable", ajoute la présidente de la commission.
"Nous devons veiller à ce que l’ensemble du mouvement sportif soit équipé pour les prévenir, les signaler et pour qu’elles puissent être sanctionnées", poursuit Béatrice Bellamy.
Les travaux de la commission d’enquête ne peuvent se faire sans une écoute pleine et entière des citoyennes et citoyens concernés par ces violences
Béatrice BellamyDéputée de la Vendée et présidente de la commission d'enquête
“Depuis l’annonce de la mise en place de cette commission d’enquête, nous recevons nombre de témoignages, de messages de personnes qui souhaitent s’exprimer sur des situations de violence subies au sein des clubs, licences et fédérations. Face à la gravité de ces témoignages, les parlementaires ont la responsabilité de se saisir pleinement des violences dans le sport, quelles qu’elles soient", ajoute Sabrina Sebaihi, rapporteuse de la Commission d’enquête.
C’est le signe que le besoin de parler, et de surcroît être écouté, reste urgent
Sabrina SebaihiDéputée Nupes Hauts de Seine et rapporteure de la commission d'enquête
"Nous menons des auditions et des tables rondes sur le sujet ardu des violences sexistes et sexuelles, de la discrimination dans le sport", précise Béatrice Bellamy.
"Nous avons entendu dernièrement des psychologues du sport, le directeur du journal l'Equipe, des journalistes de Médiapart, des sportives victimes de violences, des présidents d'associations luttant contre les violences sur mineurs, des personnalités du sport comme Laurent Blanc, des auteurs", ajoute la députée vendéenne.Aucune discipline n'est épargnée, certains témoignages sont poignants. Beaucoup de victimes dénoncent des agressions sexuelles, voire des viols
Béatrice Bellamy, député de Vendée et présidente de la commission d'enquête
La plateforme fermera le 20 novembre 2023. Un rapport, attendu, sera rendu mi-décembre.
Les victimes, ou personnes témoins, de violences sexuelles à signaler ces actes à la cellule du Ministère des Sports dédiée à ces actes : signal-sports@sports.gouv.fr, ou à contacter le Service national d'accueil téléphonique pour l'enfance en danger, au 119.