Une bonne nouvelle pour les éleveurs de volailles, les exploitations vont pouvoir progressivement retrouver leurs animaux. L'épidémie de grippe aviaire se stabilise, mais en Vendée, département le plus touché de France, beaucoup d'éleveurs jugent ces réintroductions prématurées, dans une période de froid et de migration des oiseaux propice au virus.
Sur son exploitation, Guy-Marie Clergeaux n’a plus une seule volaille depuis bientôt un an.
"Ces bâtiments, ils sont vides depuis le printemps 2022, donc depuis la première vague de grippe aviaire", explique l'éleveur.
Un calendrier trop rapide
Guy-Marie Clergeaux va pouvoir relancer sa production de volailles dans 15 jours. La Préfecture vient d’autoriser le repeuplement progressif zone par zone des sites de production, étalée jusqu’à la fin du mois d’avril.
Un calendrier attendu mais beaucoup trop rapide selon l’éleveur.
"Jusqu’au 15 mai il faut aller doucement, après je pense que ça ira mieux, il fera plus beau, les jours seront plus longs, ça ira mieux, estime l'éleveur de volailles, mais avant, on a deux mois et demi de difficile, et si on remplit tous nos bâtiments dans ces deux mois et demi, avec la migration remontante, on ne sait pas comment le virus a évolué en Afrique du Nord, en Afrique de l'Ouest , les risques sont quand même bien présents et majeurs".
Une relance progressive
Les agriculteurs dénoncent aussi une baisse trop rapide des aides de l’Etat. Alors que la production, elle, va mettre du temps à se relancer à 100%.
La coopérative Cap Elevage va échelonner les distributions de poussins. Certains producteurs vont donc devoir patienter, avec moins d’indemnisations.
Si on mettait en élevage en même temps tous les poulets, tous les animaux arriveraient à la même date à l’abattoir donc il faut étaler dans le temps
Eric BaldoDirecteur de production de Cap Elevage
"Il faut espacer les mises en élevage dans le temps pour que ça s'échelonne et que ça corresponde aussi à ce dont a besoin l'abattoir en terme de quantité et de type de volaille", estime Eric Baldo, directeur de production de Cap Elevage.
Pour Pascal Sachau, producteur et porte-Parole de la Confédération Paysanne de Vendée, il va falloir très rapidement réfléchir à une nouvelle organisation de la filière pour éviter de nouvelles pandémies.
L’été dernier on a fait le constat que sur une centaine d’exploitations en circuit court sur le territoire vendéen seulement 3 ou 4 avaient eu la grippe aviaire
Pascal SachauProducteur et porte-Parole de la Confédération Paysanne 85
"Les petites exploitations en autarcie sont beaucoup moins sensibles au passage du virus, elles sont beaucoup plus résilientes face à ce qui s'est passé, contrairement aux élevages industriels, où il y a eu 30 à 40% des élevages touchés", explique Pascal Sachau.
Un constat que le syndicat agricole aimerait faire reconnaître par les services de l’Etat.
Avec Sophie Wahl