Découvrons le calme enchanteur d'un jardin remarquable, le jardin d'Alkinoos, à Maché en Vendée. Un havre de paix à la fois potager, verger et jardin botanique, constitué patiemment au fil du temps, par un couple de passionnés.
Il y a quinze ans, il n’y avait qu’un coteau en jachère, une pente qui glissait doucement vers les eaux du lac d’Apremont, une prairie bordée par une pinède et quelques chênes.
Une propriété longée par un fleuve côtier, la Vie... ce qui fait dire malicieusement à Daniel "ici, c'est le paradis et on a la vie devant nous !".
À force d’envie, d’imagination et surtout de travail, Daniel et Odile Voyé ont transformé ces deux hectares en jardin d’abondance.
"On n’a pas voulu faire un jardin exotique, on a voulu ancrer le jardin dans le paysage d'ici, de la région, avec le climat qu'on a, avec le terrain qu'on a, vraiment de partir de ça", raconte Odile.
"La forêt était là, et le potager et le verger on les a créés, raconte Daniel, le jardin d'Alkinoos, c'est un jardin vivrier où il y a, à peu près, 2 000 arbres et arbustes, 800 variétés différentes".
Le jardin d’Alkinoos tient son nom de la mythologie grecque. Le plus connu, parmi les hôtes de ce roi, fut Ulysse qui trouva refuge chez lui, après une tempête qui l'avait jeté, démuni de tout, sur les rives de l'île de Shéria. La fille du roi, Nausicca le conduisit au palais de son père auquel il raconta son voyage. Alcinoos réconforta le héros et lui offrit les produits de ses jardins magiques où mûrissaient toute l'année les fruits les plus rares.
Pas étonnant que Daniel ait placé son jardin botanique sous la protection de personnages et de dieux de la Mythologie Grecque en lien avec la nature. Demeter, Priap, le Cyclope ou encore IO, les sculptures de Daniel veillent sur les bosquets, les arbustes ou le verger.
Mais pour préserver toutes ses plantations et notamment son potager, le couple mise surtout sur une alliée de taille : la permaculture.
Ici pas de chimie, pas d’insecticides, mais du bon sens et de l'observation.
"Les deux grands principes de la permaculture, c'est de ne jamais bêcher et de toujours laisser la terre couverte, explique Daniel, ça empêche la terre de sécher et de conserver toutes ces bonnes choses en dessous".
Pailler les bacs, entre autres, ça permet d'arroser 4 fois moins souvent qu'un terrain ordinaire, ça conserve l'humidité
Daniel VoyéLes jardins d'Alkinoos
"Le problème ici, c'est la nature, ce sont les lapins, c'est bourré de lapins, les pigeons pour les légumes et les petits pois, tout ça, pour les groseilles ce sont les merlots, il faut bien qu'ils vivent, mais nous on a des confitures à faire"
Les oiseaux, quand ils ne mangent pas les groseilles, sont pour Odile et Daniel de précieux auxiliaires, particulièrement à l'orée de la Pinède.
"A 6 heures le soir, à la fraîche, les chenilles sortent de leur cocon pour aller manger les nouvelles aiguilles, poursuit Daniel, les mésanges charbonnières vont attaquer le nid et elles tuent la reine qui se trouve à l'intérieur, après les autres crèvent. Depuis 4 ans, on n'a plus de chenilles processionnaires dans les pins, mais on a mis 30 nichoirs et on les nourrit l'hier".
Déambuler dans ces jardins vous amènera immanquablement vers le domaine presque exclusif d'Odile, c'est elle qui règne, notamment sur le désespoir du singe, l'arbre à neige, les queues de vache ou le sorbier du Tibet.
"On a fait le choix d'avoir des arbustes fleuris, explique Odile, pas des plantes vivaces ou des annuelles, mais vraiment des arbustes qui restent beaux toute l'année. Ça va être aussi bien les azalées, les camélias, puis, après, on a les hortensias qui vont prendre le relais, on a les roses aussi qui sont très belles, et dans les arbustes on a un diascia, on a un seringat, on aime aussi beaucoup les arbustes qui ont un parfum et qui apportent ce plaisir-là supplémentaire"
Le parfum, plus les couleurs, plus l'esthétique, c'est le paradis
Odile VoyéLes jardins d'Alkinoos
Un paradis auquel le couple, qui l'entretient quasiment seul, consacre la majeure partie de son temps, l'équivalent d'un mi-temps sur une année..." On y est beaucoup oui, dit Odile. Je pense que c'est plus perçu par les autres comme une contrainte, mais nous, on ne le vit pas comme ça. C'est vrai qu'on ne part pas forcément beaucoup en vacances. On la eu la chance ou le plaisir de voyager pas mal avant. Ce jardin, c'est notre étape de vie qui nous rend heureux et nous apporte plein de satisfaction !"
► Le programme des Rendez-vous aux Jardins les 3,4,5 juin en Vendée
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Le reportage de Sandrine Gadet, Ophélie Perroux, Marie-Catherine Georgelin