Une assistante familiale vendéenne conteste la perte de son agrément devant le tribunal administratif de Nantes. En cause : une course-poursuite en voiture avec son mari, alors qu'elle transportait deux personnes vulnérables dont elle avait la charge. Le Département prend des mesures drastiques.
La soirée a dangereusement dérapé.
La scène se déroule à l'issue d'une "soirée familiale alcoolisée où chacun avait beaucoup consommé", selon les termes employés lors de l'audience au tribunal administratif de Nantes.
Marie-Annick X., assistante familiale, s'engage alors dans ce qui est décrit comme une véritable course-poursuite avec son mari. "Chacun essayait de doubler l'autre pour arriver en premier", a précisé la rapporteure publique devant les magistrats.
Le plus préoccupant dans cette affaire est la présence, à bord du véhicule, de deux personnes vulnérables âgées de 51 et 57 ans, placées sous la responsabilité de l'assistante familiale par les services sociaux du Département de la Vendée.
Des comportements inappropriés et répétés
Suite à cet incident, les deux quinquagénaires protégés ont rapidement alerté l'association Handi-Espoir de Coëx, exprimant leur profond malaise face à la situation.
Leurs témoignages convergents dressent un tableau préoccupant du comportement du couple : des états d'alcoolisation fréquents, une consommation d'alcool jugée importante et régulière, ainsi que des propos qualifiés d'inadaptés et blessants à leur encontre.
Ces révélations, prises très au sérieux par l'association, ont contribué à la décision du Département de retirer l'agrément de l'assistante familiale.
Face à ces accusations, Marie-Annick X. a vivement réagi en dénonçant des "propos diffamatoires" qui auraient été tenus, selon elle, "sous l'influence de leur entourage". Elle met en avant son " investissement" dans son métier, contestant ainsi la décision du Département.
"Un degré de gravité particulièrement élevé"
La rapporteure publique a particulièrement insisté sur la gravité des faits, notamment la "conduite en état d'ivresse" qu'elle qualifie de comportement présentant un "degré de gravité particulièrement élevé". Cette analyse l'a conduite à recommander le rejet de la requête de l'assistante familiale. L'absence de l'intéressée à l'audience, non représentée par un avocat, n'a pas permis d'entendre sa version des faits.
De son côté, l'avocat du Département de la Vendée a simplement indiqué "souscrire pleinement aux conclusions" de la rapporteure publique. Le tribunal administratif de Nantes rendra sa décision dans un délai d'un mois, statuant ainsi sur l'avenir professionnel de cette assistante familiale dont la responsabilité était engagée auprès de personnes vulnérables.
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