A l’appel national de plusieurs syndicats du secteur, les animateurs manifestent ce vendredi 19 novembre devant la préfecture de la Roche-sur-Yon. Ils réclament de meilleures conditions de travail et une amélioration de leur statut et de leur rémunération.
Confronté à un sous-effectif chronique et à un turn-over important, le secteur de l’animation réclame des mesures pour rendre plus attractif leur métier, notamment une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
"Les salaires n’ont pas suivi le coût de la vie et l’inflation", explique Rodrigue Guibert, responsable d'une structure jeunesse en Vendée et membre du syndicat USPAOC-CGT. Nos métiers sont de plus en plus précaires avec beaucoup de temps partiels subis. Il y a un désengagement des jeunes pour ces métiers".
Principalement salariés des collectivités territoriales et des associations, les animateurs travaillent en centres de loisirs et assurent l'accueil des enfants sur le temps périscolaire avant et après l'école et les mercredis.
"Aujourd’hui on est plus des gardiens d’enfants que des éducateurs à part entière. On veut faire reconnaître notre profession, qu’elle ait un statut", conclue Rodrigue Guibert.
Une enquête, publiée le 25 octobre dernier, et menée par Hexopée, organisation d’employeurs de l’Éducation populaire, et le Fonds de coopération de la jeunesse et l’Éducation populaire (Fonjep) confirme les difficultés de recrutement dans ce secteur.
"82,3% des structures ayant répondu à l’enquête déclarent avoir des difficultés de recrutement". Cette tension porte sur tous les types de postes, tant d’animation des publics (74%) que sur les fonctions de coordination ou d’encadrement (20%), du travail social (15%) ou des fonctions administratives (13%)".
Selon cette étude, le niveau de rémunération des métiers et les perspectives d’évolution des carrières sont cités à 24% comme l’un des freins aux recrutements.
Des mesures annoncées par la secrétaire d'Etat
Les conséquences se traduisent par des difficultés d’accueil des enfants dans les services périscolaires.
En visite à Montreuil-Juigné, dans le Maine-et-Loire, le 25 octobre dernier, Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l'Engagement avait annoncé plusieurs mesures.
Parmi elles, une aide de 200 euros sera accordée à 20 000 jeunes qui passent leur BAFA/BAFD à partir de janvier 2022. Sur le volet des rémunérations, du temps partiel subi ainsi que sur l’abaissement de l’âge d’accès au BAFA de 17 à 16 ans, des concertations avec les représentants des collectivités territoriales et les associations sont prévues en novembre.