Le manufacturier français de pneumatiques Michelin a résisté à la crise automobile l'an dernier, augmentant ses profits grâce à une part plus élevée du haut de gamme dans ses ventes.
Cette annonce les salariés du site de la Roche-sur-Yon, en Vendée ne l'ont sûrement pas raté et elle doit être raide à avaler.
Michelin a dévoilé lundi un bénéfice net en hausse de 4,2%, à 1,73 milliard d'euros en 2019, dans un communiqué.
Le groupe, qui a décidé de fermer l'an dernier deux usines en Europe, dont celle de pneus poids lourds à La Roche-sur-Yon en Vendée (619 salariés) et le site de Bamberg en Allemagne (858 salariés), a souligné qu'il avait bénéficié de gains de compétitivité.
Le directeur financier, Yves Chapot, a salué "une très bonne année 2019 dans un contexte difficile où Michelin a particulièrement bien résisté", mais il a prévenu que les marchés de pneumatiques, à l'image du marché automobile, resteront "pas très bien orientés en 2020", lors d'une audioconférence avec des journalistes.
Pour 2020, dans un marché qui s'annonce encore "globalement baissier", Michelin prévoit "un résultat opérationnel en léger retrait" à taux de change constants et des flux de trésorerie positifs "supérieurs à 1,5 milliard d'euros, hors effet systémique de la crise liée au coronavirus en Chine". L'an dernier, ces flux ont atteint 1,6 milliard d'euros.
Évoquant l'épidémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 900 morts en Chine et ralenti l'activité économique, M. Chapot a souligné que Michelin n'avait pas subi à ce stade d'impact financier et qu'il était "trop tôt pour anticiper un quelconque impact" sur les comptes du groupe si la crise se prolongeait.
"Nous ne pouvons préjuger d'un blocage de l'économie chinoise qui durerait non pas quelques semaines, mais plusieurs mois, et qui aurait de facto des effets sur l'ensemble de l'économie mondiale", a prévenu le dirigeant.
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"Pilotage rigoureux des prix"
Dans un marché automobile en recul, les ventes de Michelin ont progressé en 2019 de 9,6% à 24,1 milliards d'euros. Les deux tiers de cette hausse sont dus à un élargissement du périmètre. L'augmentation du dollar par rapport à l'euro a aussi eu un impact positif.
Surtout, le groupe a réussi à plus que compenser la baisse de ses volumes (-1,2%) grâce à des prix en hausse et une part accrue des pneumatiques haut de gamme de 18 pouces et plus dans ses ventes pour le secteur automobile, le tout résultant dans un "effet prix-mix très positif de 2,2%".
"Dans un environnement très instable, le groupe a réussi à maintenir ses parts de marché et à améliorer son résultat", s'est félicité le président Florent Menegaux, cité dans le communiqué.