Notre-Dame-de-Monts : les résidents de l'Ehpad subissent une "maltraitance institutionnelle"

A Notre-Dame-de-Monts, en Vendée, le personnel de l'Ehpad municipal des Oyats est au bout du rouleau : épuisement professionnel, arrêts maladie à répétition, démissions en série. Le médecin coordinateur parle d'une "maltraitance institutionnelle" et lance une alerte auprès de l'ARS.

A Notre-Dame-de-Monts, le personnel de l'Ehpad était déjà sous tension depuis des annnées mais, avec 15 salariés en arrêt maladie, le fonctionnement normal est devenu quasiment impossible.

Le médecin coordinateur, qui a pris le relais de la directrice en burn out, parle d'une "maltraitance institutionelle".

A l'origine du malaise, un manque d'effectifs et une mauvaise organisation du travail qui conduisent à l'épuisement professionnel. 

  Le matin, des toilettes qui devraient être faites à deux, on est tout seul - Angeline Renaud, aide-soignante aux Oyats

"On se casse le dos, on leur fait mal (aux patients) parce qu'on ne peut pas avoir les bons gestes tout seul. On doit être à deux, donc forcément tout seul, ce n'est pas possible", déplore Angeline Renaud, "on pleure, pas tous les jours, mais pas loin, on est écouté sans être écouté. Heureusement qu'on a une équipe qui est super soudée. On arrive à s'entraider vachement".

Lydie Le Sann, l'une des résidentes de l'Ehpad des Oyats, a eu la clavicule fêlée lors d'une manipulation.

"Normalement elles sont deux", explique-t-elle, "la fille avait mal accroché au lève-malade pour m'allonger, ça s'est décroché. Je suis tombée sur l'épaule"

Ça arrive que des résidents n'ont pas leur douche hebdomadaire, on le déplore - Amélie Hudhomme, aide-soignante aux Oyats

"Des repas qui sont de plus en plus rapides, des gens qu'ont fait manger au lance-pierres parce qu'ils n'ont pas le temps de manger à leur rythme. Des gens qu'on jettent dans leur lit, pour la sieste, pour le soir".

Face à cette situation catastrophique, le médecin coordinateur menace de démissionner et il lance des alertes auprès de l'ARS, l'agence régionale de santé des Pays de la loire, et le département de la Vendée pour qu'une solution soit trouvée. 

Au niveau de la bienveillance, au niveau du respect de la loi, au niveau de la bonne santé du personnel soignant pour bien soigner les résidents, il n'y a personne - Dr Marcellin Meunier, médecin coordinateur de l'EHPAD municipal

"Je n'ai aucun appel de l'ARS, je n'ai aucun appel du Conseil départemental, nos deux organismes de tutelle", déplore le médecin coordinateur de l'Ehpad des Oyats, "la maison de retraite, c'est un budget de 3 millions d'euros. Si on parle argent, ça, ça les intéresse mais surtout pour vérifier qu'on ne grapille pas des sous pour mieux soigner des gens".

Cet appel de détresse est justifié par la situation dramatique dans laquelle nous vivons, à savoir une matraitance institutionnelle des résidents, une maltraitance physique et psychologique du personnel - Marcellin Meunier.

Las, le médecin a envoyé un mail à Emmanuel Macron afin de l'alerter sur la situation critique de son Ehpad.

L'urgence, c'est au moins de remplacer les absences mais, même ça, semble compliqué

Pourquoi aujourd'hui nous avons de telles difficultés de recrutement ? - Isabelle Rivière, présidente commission Solidarités et famille - Conseil départemental Vendée

"Il y a une vingtaine d'années, travailler dans un Ehpad était vraiment une vocation. Nous avions de nombreux jeunes qui voulaient s'investir dans nos établissements", précise Isabelle Rivière

Si aucune solution n'est trouvée rapidement, la situation risque d'empirer. Marcellin Meunier, le médecin coordinateur de l'Ehpad des Oyats menace de démissionner d'ici 2 mois si rien n'est fait.

► Le reportage de notre rédaction



 
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