1 600 etudiants à le Roche-sur-Yon, 4 000 à Quimper. Deux villes similaires, 55 000 habitants pour La Roche et 63 000 pour Quimper, deux villes qui attirent des étudiants mais qui ont aussi leurs contraintes.
A l'heure des choix, la question se pose pour tout bachelier : rejoindre la grande ville pour ses études supérieures ou préférer une commune plus petite et surtout plus proche de son portefeuille ?
Alors étudier dans les villes moyennes : avantages ou inconvénients ?
Le Pôle universitaire de La Roche sur Yon accueille 1600 étudiants chaque année. Rattaché à Nantes, il propose toutes les filières de la grande ville et d'autres qui n'existent que sur le site vendéen.
Emma a dû quitter Nantes pour suivre le double cursus droit-LEA. Un choix par défaut, pris il y a 3 ans, mais qu'elle a su apprécier.
"On se connait tous, il y a une bonne ambiance et on s'entraide pour travailler", explique la jeune étudiante, "comme on a vécu plus de trois années à travailler ensemble avec des hauts et des bas, parce que, forcément, il y a des moments plus compliqués que d'autres, au final, c'est génial. On n'aurait pas eu ça dans une grande faculté comme à Nantes"
Emma peut aussi compter sur des cours aux effectifs réduits : de 60 étudiants en 1ère année à une trentaine en 3e année. Le lien entre professeurs et étudiants est logiquement renforcé.
Dominique Garreau intervient sur les sites universitaires de Nantes et de La Roche-sur-Yon. Elle est responsable pédagogique de la double licence droit LEA et master juriste trilingue.
"Ils sentent qu'ici on les soutient. On les soutient aussi à Nantes mais ce n'est pas pareil, c'est beaucoup plus impersonnel. Pas obligatoirement parce qu'on en a plus mais c'est l'ambiance qui fait ça. A Nantes, ils rentrent, ils vont en cours, ils repartent. Ici, ils rentrent, ils viennent en cours, ils se posent dans la hall en bas, ils vont dans la bibliothèque, il y a une interactivité".
Se poser à la bibliothèque universitaire, ou profiter des ilôts de rencontres... Ici les étudiants ne sont pas anonymes.
Maelys est inscrite en 1ere année de DUT info comm, elle est aussi venue chercher un peu d'autonomie.
"Si j'étais à nantes, financièrement parlant je serais restée chez moi. Alors que là, étant donné que je suis à lLa Roche, ça permet d'avoir un appartement sans ruiner mes parents", "pour moi c'est une étape en plus vers l'autonomie".
Grandir plus vite, c'est aussi être confrontée plus tôt à certains obstacles de la vie étudiante comme le logement ou les transports.
Exemple à Quimper dans le Finistère où Caroline st étudiante en IUT 2e année en Gestion des Entreprises et administration. Elle ne se déplace qu'en bus.
"Ces bus là, comme je prends, il n'y a pas beaucoup de monde en soi qui le prend, à part les lycéens ou les étudiants. Du coup, c'est toutes les 30-40 minutes et donc c'est vrai que l'on est un peu oublié. C'est dommage parce que l'année dernière, avant qu'ils refassent, on avait des bus toutes les 12-20 minutes".
Logée chez ses parents, Caroline n'a pas été confrontée au souci de trouver une location dans la ville.
Au CROUS, 148 chambres sont proposées chaque année mais les demandes sont 4 fois plus importantes Il faut dire que le prix d'une chambre est de 240 euros, moins cher qu'un studio chez un particulier.
Etudier à Quimper, comme dans toute ville moyenne, c'est aussi moins de distractions le soir. Pour Caroline, c'est finalement plus de temps pour étudier.
"Il n'y a que quelques bars ouverts. Ce n'est pas non plus comme dans les villes comme Nantes ou Rennes. Quimper, même Brest, c'est quand même assez mort le soir".
Pour attirer des étudiants sur leur territoire, les villes moyennes misent donc sur une offre de cursus spécifique, des liens privilégiés entre prof et étudiants Et un coût de la vie encore abordable.
Dès leur 3e ou 4e année, les étudiants partiront rejoindre la grande ville avec toutes ses contradictions.
► Le reportage de notre rédaction