Le directeur de Michelin a détaillé lors d'un point presse les mesures d'accompagnement des salariés après l'annonce de la fermeture du site de La Roche-sur-Yon. Initialement annoncée fin 2020, la fermeture de l'usine pourrait être effective dans quelques mois.
Aucune réunion de négociation avec les syndicats n'aura lieu cette semaine a annoncé ce mercredi 15 octobre Jean-Paul Chiocchetti, directeur de Michelin France, lors d'un point presse, en raison de points de vue divergents des syndicats du site Michelin de la Roche-sur-Yon.
Après l'annonce de la fermeture du site, jeudi 10 octobre, les syndicats sont divisés : une intersyndicale composée de la CFE-CGC, de SUD, de la CFDT et de FO sont favorables à des négociations avec la direction tandis que la CGT souhaite entreprendre une action en justice.
"Avant de venir se mettre à la table des négociations avec la direction, l'intersyndicale veut avoir un mandat clair de négociation donné par les salariés du site de la Roche-sur-Yon", a expliqué Jean-Paul Chiocchetti.
Un vote à bulletin secret doit être organisé ce vendredi. Ce n'est qu'à l'issue de ce vote que les négociations pourront démarrer, à condition que ce vote soit favorable à la position défendue par l'intersyndicale. Dans ce cas, une première réunion de négociation avec la direction se tiendra le 22 octobre.
Des mesures d'accompagnement
Le directeur de Michelin France a détaillé les mesures d'accompagnement proposées aux salariés "afin d'éviter tout départ contraint".
Sur les 619 salariés, 80 d'entre eux ayant 56 ans ou plus pourraient bénéficier d'une mesure d'âge. Un chiffre faible en raison d'un contexte particulier, "42% des salariés ont moins de 5 ans d’ancienneté dans l’entreprise, la moyenne d’âge est la plus jeune de tous les sites Michelin", constate-t-il.
La mobilité interne vers les 14 autres sites français de Michelin sera proposée aux salariés assortie de mesures financières détaillées par le directeur : "La prime de mobilité interne n’a jamais été inférieure à 30 000 euros brut; des mesures d’accompagnement pour le conjoint, une indemnité de perte d’emploi pour le conjoint, une prime pour une nouvelle installation dans un appartement" seront proposés "en plus d’une indemnité substantielle aux salariés qui resteront dans un site michelin".
Une centaine de postes sont d'ores et déjà à pourvoir sur le site Michelin de Cholet. Le recrutement est bloqué pour laisser la priorité aux salariés de la Roche-sur-Yon, a souligné Jean-Paul Chiocchetti.
Conscient de l'attachement des vendéens à leur région, il a également insisté sur l'accompagnement des salariés désireux de quitter la société, précisant que l'entreprise avait déjà un portefeuille de 300 offres d'emploi à proposer sur le bassin d'emploi de la Roche-sur-Yon.
Quelque soit le choix des salariés du site de Michelin, "à partir du moment où les personnes étaient salariées le jour de l’annonce de la fermeture, c’est-à-dire jeudi dernier, qu’ils partent maintenant ou dans un mois, ils bénéficieront de la totalité des mesures négociées", a-t-il précisé.
Une fermeture probable dans quelques mois
Contrairement à ce qui a été annoncé dans le communiqué officiel la semaine dernière qui fixait la fermeture du site fin 2020, l'usine pourrait fermer dans quelques mois en raison des départs successifs des salariés.
"Car il faut 200 salariés au minimum sur toute la chaîne pour produire des pneus et des compétences métiers dans chacun des postes", explique le directeur de Michelin France, qui anticipe d'ores et déjà le départ d'un certain nombre de salariés.
Quant à l'action en justice que souhaite lancer le syndicat CGT, il attend la décision du vote des personnels ce vendredi 18 octobre, mais reste serein. "Je ne vois pas comment ils pourraient empêcher l’entreprise Michelin de fermer le site de la Roche sur Yon", affirme-t-il.