Le virus circule anormalement activement sur l'île de Noirmoutier, 330 cas positifs pour 100 000 habitants, soit trois fois plus qu'ailleurs en Vendée. Pour l'ARS, l'île est désormais classée en "zone d'alerte renforcée". Les gestes barrières ne semblent pas suffisamment respectés.
Le virus de la COVID-19 circule activement sur l'île de Noirmoutier. Avec un taux d'incidence de 330 cas positifs pour 100 000 habitants alors que, dans le reste du département de Vendée, le nombre de cas est de 112,10 en moyenne. Il est de 223 pour les personnes de plus de 65 ans (contre 92,40 pour la moyenne de Vendée).
Le taux de positivité (nombre de tests positifs cumulés sur 7 jours rapportés au nombre de tests pratiqués) est plus de 3 fois supérieur à la moyenne vendéenne 12,7 pour 4,20 au niveau du département et de 12,70 contre 3,70 au niveau départemental pour les plus de 65 ans.
Cette circulation significative du virus a conduit l’Agence Régionale de Santé (ARS), à faire passer l'île de "Zone d’Alerte" en "Zone d’Alerte Renforcée", le seuil 3 du dispositif d’alerte qui en compte 4.
Le port du masque ne serait plus la règle ?
Si l'ARS se garde bien de donner une explication à cette reprise de la pandémie, les habitants de Noirmoutier ont trouvé facilement la réponse... le nombre des vacanciers et l'absence de respect des règles sanitaires.
À en croire les Noirmoutrins, le nombre des vacanciers ce mois de février serait équivalent à la pleine saison estivale. On peut le comprendre aisément, privés de stations de ski, les vacanciers se sont reportés sur le littoral Atlantique.
Pour autant, toujours du point de vue des habitants, la vraie raison se situerait du côté du respect des règles sanitaires de base. Le port du masque, pourtant obligatoire comme ailleurs dans le département, serait "facultatif" sur l'île !
Le nombre de témoignages sur les réseaux sociaux ne laisse aucun doute !
Et nombre de personnes pointent l'absence de communication municipale sur le nécessaire respect des gestes barrières. De même que l'absence aussi de verbalisation des contrevenants.
L'action des municipalités de l'île
À la mairie de Noirmoutier en l'île, comme dans celles des autres communes, on ne partage pas exactement les mêmes points de vue. "Nous avons mis en place une communication indiquant la nécessité de respecter les gestes barrières" indique Nadia Nouvion, à la mairie. "Le virus n'est pas en vacances, de nouveaux panneaux sont en cours d'installation destinés à rappeler les règles sanitaires et la nécessité de respecter le couvre-feu. À ce sujet les contrôles vont être renforcés et des verbalisations dressées aux contrevenants".
Les autorités de gendarmerie constatent de leur côté un relâchement depuis quelques semaines sur cette question du respect du couvre-feu.
Le point de vue du médecin
Cyrille Vartanian, médecin sur l'île et professeur de médecine générale au CHU de Nantes constate qu'effectivement les chiffres de l'épidémie ne sont pas bons. "Quand nous étions à deux tests RT-PCR positifs il y a quelques semaines, nous sommes à cinq tests positifs par jour désormais. Et les vacanciers n'y sont pour rien", affirme le médecin !
Pratiquement les tests RT-PCR sont rattachés par la CPAM à la commune de résidence de la personne. "Par exemple, si un vacancier parisien est testé positif à Noirmoutier, son test positif sera ajouté aux tests positifs parisiens. Donc, si les taux de contamination augmentent dans l'île, c'est bien entre Noirmoutrins !" Et le médecin de rappeler la nécessité du respect des gestes barrières en toutes circonstances, même à la maison !