On vient d'apprendre la mort de Jacques Auxiette, l'ancien président du Conseil Régional des Pays de la Loire à l'âge de 81 ans. Il avait présidé la région de 2004 à 2015, après avoir été maire de la Roche-sur-Yon.
Jacques Auxiette, c'était un laïc dans une Vendée catholique, un homme de gauche dans un départementt réputé de droite. Mais l'homme a toujours eu une conviction. La messe n'est jamais dite, surtout en politique. Et il l'a prouvé deux fois, en se faisant élire là où on ne l'attendait pas.
La 1ère, c'est en 1977. Jacques Auxiette, alors professeur de mathématiques, fait ses calculs politiques. La gauche peut l'emporter aux municipales à la Roche/Yon. Banco : Sa liste d'union gagne dès le 1er tour.
Mais il rêve pourtant plus grand, plus loin que la seule Vendée. À plusieurs reprises, il échoue pourtant à devenir député ou sénateur. Et le département est aux mains de son meilleur ennemi, Philippe de Villiers. Les deux hommes savent s'entendre pour des combats communs, sur des aménagements routiers par exemple, mais ne se privent jamais d'une petite pique.
C'est donc à un autre échelon que Jacques Auxiette va porter ses ambitions, la Région Pays de la Loire. Cette fois encore, comme en 1977, personne ne le voit venir. Et surtout gagner face à François Fillon.
Et pourtant le 28 mars 2004, stupeur y compris chez les socialistes. Les Pays de la Loire basculent à gauche, la Droite et son leader ne se sont pas méfiés. Ils ont eu tort.
À la tête de la Région, Jacques Auxiette peut enfin met enfin en pratique à grande échelle une politique qu'il prône depuis des années : le développement des transports en commun.
Le tram-train, c'est donc lui qui le met sur les rails, depuis Nantes vers Clisson et Chateaubriant. 5 lycées sont aussi construits sous ses mandats, et 5 autres sont programmés. Tout cela coûte cher, la région a recours à deux emprunts auprès des Ligériens, s'endette. Mais cela n'empêche pas le Président d'être réélu sans problème en 2010, cette fois face à Christophe Béchu, l'actuel maire d'Angers.
En fait, ce n'est pas dans les urnes que Jacques Auxiette a trouvé ses plus coriaces opposants, mais dans les champs. Ceux occupés par les zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Il devient l'un des plus ardents défenseurs du transfert de l'aéroport.
Mars 2014, Jacques Auxiette : Notre-Dame-des-Landes, les municipales et le TramTrain
Un combat finalement perdu... Mais après son retrait de la vie politique. Car en 2015, Jacques Auxiette choisit de ne pas se représenter. La région rebascule à droite, et c'est un autre Vendéen, Bruno Retailleau, qui lui succède.
En octobre 2015 Jacques Auxiette dressait sur France 3 Pays de la Loire le bilan de 11 ans passés à la tête de la région.
Deux vagues roses avaient porté Jacques Auxiette en politique. Mais l'amoureux de l'île d'Yeu avait quitté les rives de l'Atlantique. C'est sur les bords de la Loire, dans la douceur angevine, que ce faux calme, dont l'énergie avait épuisé jusqu'à ses jeunes collaborateurs, avait choisi de vivre sa vie après la politique.
Les temps forts de la vie politique de Jacques Auxiette