Réorganisation des hôpitaux de Haute-Marne sous tension : "maintenant on attaque ma personne, ça va trop loin" dénonce le président du conseil départemental

Le président (LR) du conseil départemental, Nicolas Lacroix, exprime son inquiétude face à l'escalade de violence liée à la réorganisation des hôpitaux en Haute-Marne. Malgré l'opposition, il défend la construction du nouvel hôpital à Langres et la modernisation de celui de Chaumont et de Bourbonne-les-Bains. La situation est tendue, reflet d'une crise profonde du système de santé en milieu rural.

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"Ça devient violent…" Un début d’année déjà sous pression pour Nicolas Lacroix. Le président (LR) du conseil départemental de Haute-Marne ose ses mots, ce jeudi 9 janvier en réaction à ses sorties mouvementées de ces derniers jours : "Il y a actuellement un contexte d’hyperviolence autour de la question de la santé", et plus particulièrement le projet brûlant du projet de réorganisation des hôpitaux du centre et du sud Haute-Marne. Nicolas Lacroix rajoute. "Cela va trop loin. Maintenant, on se permet de décorer ma voiture de pancartes où là, on attaque ma personne et le physique."

L’élu fait ainsi référence à deux situations récentes. La première, le lundi 6 janvier 2024 à Chalindrey. Alors qu’il s’y déplaçait pour sa première des trois cérémonies de vœux – avec comme priorité de réaffirmer sa position sur le projet des hôpitaux – il reçoit des huées et des insultes de la part de personnes rassemblées [constitués de médecins, d’agriculteurs, d’élus et de membres du collectif Égalité-Santé s'opposant au projet. Ils militent pour un hôpital unique et central à Rolampont, Ndlr].

Symbole attaqué

La seconde situation s’est déroulée le mercredi 8 janvier, lorsque des individus ont mis le feu au panneau du conseil départemental indiquant l’emplacement de la construction du futur hôpital de Langres. Alors que beaucoup d’opposants voient ce panneau comme une provocation, le collectif Égalité-Santé a pris position à travers les réseaux sociaux. "Nous condamnons ce geste qui n’est pas un fait de nos membres du conseil d’administration", avant d’ajouter que "l’association a su mener des manifestations de plusieurs milliers de personnes sans heurt. En tant que soignant, nous ne cautionnerons jamais une violence dirigée contre les personnes et les biens." (voir la dégradation rapportée sur la publication Facebook ci-dessous).

Toujours est-il qu’une enquête est en cours, faisant suite au dépôt de plainte de la part du conseil départemental. "Là, on s’attaque au symbole", s’insurge Nicolas Lacroix. "Je n’accuse personne, mais on arrive encore à trouver des excuses à ce qui est indéfendable. Et cela va continuer !"

Un projet arrêté, quoi qu’il arrive

Le conseil départemental et son président craignent en effet l’escalade de la violence. D’autant que les fouilles archéologiques de l’Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap) doivent débuter d’ici une dizaine de jours. Elles auront lieu à Langres, sur le site de l’ancienne base militaire où doivent être construits le futur hôpital et le centre des pompiers. "Il y a des caméras sur site. S’il faut placer le chantier sous surveillance pour éviter les perturbations, alors nous le ferons", affirme l’élu.

"Partout en France, les hôpitaux situés dans des villes comme Langres, ferment les uns après les autres. Là, on en construit un tout neuf. Il faut positiver les choses. Si l’on ne fait rien, tout va tomber…"

Nicolas Lacroix, Président du conseil départemental de Haute-Marne

Le sujet prend des proportions "alors même que le projet est arrêté, et le groupement d’une vingtaine d’entreprises qui seront impliquées dans le chantier est validé. Nous sommes en mesure de montrer, prochainement, à quoi va ressembler ce nouvel hôpital, financé", précise Nicolas Lacroix. "Partout en France, les hôpitaux situés dans des villes comme Langres, ferment les uns après les autres. Là, on en construit un tout neuf. Il faut positiver les choses. Si l’on ne fait rien, tout va tomber…"

L’agence régionale de santé (ARS), porteuse du dossier, veut assurer que le projet médical de Langres est adapté à son territoire. Il deviendra 100 % public avec un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, ainsi qu’un service d’imagerie optimal. Objectif : une prise en charge et un diagnostic rapide pour une meilleure orientation du patient. Le service de chirurgie disparaît pour être exclusif à l’hôpital de Chaumont (qui sera également rénové à partir de février 2026). Le patient y sera transféré si besoin, ou alors au centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon (Côte-d'Or) si l’opération nécessaire est plus importante.

La volonté est donc de prioriser les moyens pour une excellente prise en charge ; la santé du patient et des hôpitaux s’en retrouve plus solide. Le président du conseil départemental avance ainsi un chiffre. "La prise en charge à Chaumont et à Langres est deux fois plus longue que la moyenne nationale. Justement parce que les diagnostics mettent du temps à être réalisés." 

Les "pépites" de Bourbonne-les-Bains

Après les hôpitaux de Langres et Chaumont, un troisième entre aussi dans cette réorganisation : celui de Bourbonne-les-Bains. Celui-ci est d’ailleurs réputé pour sa spécialisation en rééducation fonctionnelle, et la réadaptation. Le projet de L’ARS veut renforcer le site, 20 lits supplémentaires sont annoncés, "le tout en lien avec le thermalisme".

Or, les Thermes sont actuellement placés en liquidation judiciaire, sa réouverture au mois de mars est encore incertaine. Aussi, la modernisation de l’hôpital, sans ces Thermes, peut-elle être remise en question ? C’est un "non" catégorique pour Nicolas Lacroix. Tout d’abord parce que les Thermes sont "une pépite pour le département. Nous allons nous engager, nous mobiliser avec la municipalité de Bourbonne et l’agence d’attractivité pour que l’établissement continue d’exercer", ensuite parce que "l’hôpital est réputé et que c’est aussi le premier employeur de la ville".

Actes malveillants, des réflexions importantes suite à des choix et/ou décisions inattendues, le secteur de santé demeure fragile. Chaque prise de position impose son bras de fer et reflète une crise profonde de l’hôpital public et l’accès au soin en milieu rural. L’année 2025 n’apportera que quelques réponses, sûrement plus concrètes.

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