Après le garage, des patients accueillis dans les couloirs d'un hôpital : "on déplace le problème", dénoncent ces médecins

Un peu plus d'un mois après qu'un patient a dénoncé sa prise en charge dans le garage des urgences de l'hôpital de Langres (Haute-Marne), la situation est toujours compliquée en cette fin décembre 2024. De nouvelles images montrent des services encore sous tension, avec des patients accueillis dans les couloirs.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des patients qui attendent ou dorment dans les couloirs, sur des fauteuils et des brancards, séparés par des paravents de fortune pour un peu plus d’intimité. Plus d’un mois après l’affaire du garage, la situation ne s’arrange pas à l'hôpital de Langres, en Haute-Marne. Des images transmises anonymement viennent témoigner d'une réalité toujours difficile pour certains patients.

"Ce n'est pas humain. On ne traite pas les gens avec la dignité qu'ils méritent", réagit le docteur François Molli, médecin généraliste de Chalindrey, en visionnant les images prises ces derniers jours aux urgences. "On déplace le problème. C'est moins confortable un brancard qu'un lit, sans compter que ça porte quand même atteinte à la dignité humaine. Sans compter l'hygiène, quand vous avez des brancards dans les couloirs avec des gens malades qui arrivent… Passer de l'un à l'autre, ce n'est quand même pas très hygiénique."

Le 26 octobre 2024, un patient a publié une vidéo montrant sa prise en charge dans le garage des urgences. Suite à la polémique, l'Agence régionale de Santé du Grand Est a ordonné la fermeture de ce garage. Les patients ont dû être replacés, certainement pas pour le meilleur, selon la docteure Véronique Midy.

durée de la vidéo : 00h00mn15s
Vidéo prise le 26 octobre dernier par Gérald Claudet, hospitalisé aux urgences de Langres.

"Cette décision garage était la moins pire des solutions, assure la généraliste installée à Fayl-Billot. Cela permettait de délester les couloirs des urgences de Langres, qui ne sont pas adaptés pour accueillir des brancards. Ça permettait d'héberger des patients sur des lits et donc de diminuer le risque d'escarres. Ça leur permettait d'avoir des paravents pour pouvoir faire leurs besoins et leur toilette intime avec le minimum de dignité qu'on peut leur garantir dans ces cas-là."

"C'est compliqué pour les infirmières et les médecins de surveiller des patients potentiellement graves. Au garage, ce n'était pas simple mais ils avaient mis en place un système pour récupérer leurs informations sur leur télémétrie. Là, je ne sais vraiment pas comment ils font."

Fermeture de lits

Pour ces médecins, cette situation ne cesse de se dégrader depuis la fermeture de vingt lits en trois ans. Les délais d’attente aux urgences augmentent, faute de place. La situation risque encore de se tendre à l'hôpital ces trois prochaines semaines, entre les congés des médecins pour les fêtes et la hausse des maladies hivernales.

La situation de l'offre de soin dans le sud de la Haute-Marne mobilise régulièrement citoyens et soignants. Le 19 octobre, environ 1 500 personnes ont manifesté à 35 kilomètres de Langres, à Chaumont, pour dénoncer l'implantation d'un nouvel hôpital dans la capitale administrative du département, au détriment de l'actuelle offre de soins à Langres.

Les associations Égalité santé et Avenir santé sud Haute-Marne militent pour l'ouverture d'une unique structure à mi-chemin dans la ville de Rolampont, ce qui permettrait, selon eux, que seulement 10 % des habitants du secteur, soient à plus de 40 minutes du plateau technique de l'hôpital, contre 25 % en cas d'implantation à Chaumon

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information