Réorganisation des hôpitaux sud Haute-Marne : le projet ne fait toujours pas l'unanimité

Face aux grandes difficultés des hôpitaux de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains, l’Agence Régionale de Santé et le Conseil Départemental ont annoncé en décembre la construction de deux hôpitaux neufs avec une gradation des soins. Un choix toujours rejeté par les partisans de l’hôpital unique à Rolampont. Débat à suivre ce dimanche 5 février à 11h25 dans "Dimanche en Politique".

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Depuis l'annonce de l'ARS et du Conseil Départemental le 16 décembre dernier, les avis n'ont pas changé. Deux hôpitaux neufs seront construits à Chaumont et à Langres à l’horizon 2028. Dans celui de Chaumont, un plateau technique important doté d’un service de chirurgie et d'imagerie, en plus de la maternité et des urgences. A Langres, un hôpital de proximité avec un nombre réduit de services, où les urgences devraient tout de même être maintenues. Quant à Bourbonne-les-Bains, pas de nouveau bâtiment, mais un hôpital majoritairement dédié à la rééducation.

Il s'agit d'une réorganisation capitale dans l’accès aux soins sur le centre et le sud Haute-Marne, qui divise le personnel médical et les usagers. Pour certains, le plateau technique ne doit pas être placé à Chaumont, mais à Rolampont, une commune de 1400 habitants plus centrale sur le territoire.

« Il faut une structure centrale »

« Les hôpitaux de Chaumont, Langres et Bourbonne sont en train de s’effondrer sur eux-mêmes, affirme le Dr Vincent Escudier, responsable des urgences de Langres. Depuis des années, le traitement n’est pas le bon. Au lieu de vouloir garder un hôpital malade dans chaque ville, il est temps de trouver une solution unique à l’échelle du territoire. Il faut une structure centrale pour que la distribution des soins soit la plus équitable possible pour la population. Et Rolampont, très proche de la sortie d’autoroute, centrée sur le territoire, est la moins pire des solutions. »

« Nous craignons une fuite des patients »

L’hôpital unique à Rolampont, c’est aussi l’option défendue par Mathieu Thiébaut, représentant des usagers et président d’Avenir Santé Sud Haute-Marne. Le scénario arrêté par l’ARS et le Conseil Départemental, qui conserve les trois hôpitaux avec un plateau technique à Chaumont, est selon lui un choix politique : « On parle beaucoup de démocratie sanitaire, déclare-t-il, mais lors de l’élaboration du projet médical, les représentants des usagers n’ont jamais été impliqués dans la réflexion. Il y a une sorte de dogmatisme politique qui s’est immiscé dans le débat, au détriment de la prise en charge des usagers.

Ce que nous craignons, c’est une fuite des patients hors du territoire. A titre d’exemple, lorsque la maternité de Langres a fermé, à peine 10% des mamans sont allé accoucher à Chaumont. Toutes sont parties à Dijon ou à Troyes. »

« Avoir un plateau technique qui fonctionne bien »

A Chaumont, où sera construit le nouveau plateau technique, le projet est logiquement mieux accueilli. « On comprend la déception des Langrois, atteste Pascal Mongin, syndicaliste FO à l’hôpital de Chaumont. Mais le bassin de population est quand même plus important à Chaumont qu’à Langres. En multipliant le nombre de plateaux techniques, on accentue le problème de recrutement des médecins. Mieux vaut avoir un seul plateau technique qui fonctionne bien que deux à moitié vides. »

Des « annonces immobilières » sans projet médical clair ?

A Langres comme à Chaumont, on ignore toutefois la répartition exacte des services et le nombre de lits alloués aux nouveaux hôpitaux. « Pour l’instant, ce sont simplement des annonces immobilières, rapporte Mathieu Thiébaut. Nous ne savons pas de quoi seront composés ces hôpitaux ». Une crainte partagée par Pascal Mongin : « Nous n’avons aucune information. On a toujours été en faveur de la discussion, donc on espère qu’on pourra donner notre avis sur la répartition de l’offre de soins entre Chaumont, Langres et Bourbonne ».

Nicolas Lacroix, président du Conseil Départemental de Haute-Marne, sera l'invité de Dimanche en Politique ce dimanche 5 février à 11h25 sur France 3 Champagne-Ardenne. Il détaillera son projet face aux partisans de l'hôpital à Rolampont.

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