Procès Xynthia : "une nébuleuse d'irresponsabilités", estime un sénateur

La mort de 29 personnes en 2010 à La Faute-sur-Mer après le passage de Xynthia résulte d'une "nébuleuse d'irresponsabilités", a estimé mercredi devant la cour d'appel de Poitiers le rapporteur d'une mission d'information du Sénat sur les conséquences de la tempête.

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Le soir de la tempête, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, "il n'y a pas de défaillance d'une seule catégorie de personnes, mais une chaîne de défaillances", a lancé Alain Anziani, sénateur (PS) de la Gironde, au procès en appel des anciens élus de la station balnéaire vendéenne. En cause dans cette "catastrophe humaine", la "faiblesse de la prévision météorologique", qui n'avait pas anticipé la submersion marine, le "dysfonctionnement des alertes" le soir du drame, des documents d'urbanisme datés qui "n'avaient pas pris en compte les risques de submersion marine", ou encore l'état des digues et leur gestion "inadmissible" par des propriétaires privés, a détaillé M. Anziani.

Comme en première instance, le sénateur a été cité par les avocats de René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer, condamné le 12 décembre 2014 à quatre ans de prison ferme pour "homicides involontaires". Les 29 victimes avaient péri pour
la plupart par noyade, dans des maisons de plain-pied qui auraient dû comporter un étage.

M. Marratier est rejugé au côté de son ancienne adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, et du fils de cette dernière, Philippe Babin, pour n'avoir pas informé les habitants de la commune des risques d'inondation et pour avoir délivré des permis de construire qui violaient les règles de sécurité. "On a une responsabilité partagée" entre les élus et l'Etat, a insisté M. Anziani.

"En droit, le maire est responsable de sa décision et de la délivrance des permis de construire. Mais il y a un devoir de conseil des services de l'Etat compétents, dont c'est le métier. Visiblement, on a péché dans le devoir de conseil", a-t-il
ajouté. Plus de cinq ans et demi après, un nouveau Xynthia est possible car "nous savons qu'il y a aujourd'hui un risque majeur et mortel, mais nous n'avons toujours pas pris les mesures des risques pour éviter qu'il y ait autant de morts", a assuré
le sénateur Anziani.

Le procès devrait se terminer le 2 décembre.

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