Des réactions d'indignation après la décision de Banque Populaire de lâcher Clarisse Crémer, privée de Vendée Globe

Ce jeudi, la navigatrice Clarisse Crémer annonçait qu'elle ne pourra pas prendre le départ du prochain Vendée Globe. Les critiques se multiplient à l'encontre de son sponsor Banque Populaire qui la lâche, et également à l'encontre de la direction de la course qui a changé les règles.

Pas de Vendée Globe 2024 pour la Française Clarisse Crémer. Cette annonce qu'elle a faite ce jeudi sur son compte instagram suscite de très nombreuses réactions de colère.

Parce que les raisons de cette décision choquent.

Qui en est à l'origine ? Les points de vue s'affrontent. 

Le sponsor, Banque Populaire accuse l'organisation du Vendée Globe qui a changé le règlement. Auparavant ceux qui avaient fini la course étaient automatiquement qualifiés pour la suivante. Clarisse aurait donc dû pouvoir se présenter au départ de l'édition 2024. 

Mais cette règle dite "des finishers" a été supprimée, seule la qualification par le nombre de milles effectués dans des courses transatlantiques est pris en compte désormais. Or, éloignée des compétitions par une maternité en 2022, Clarisse n'a pu aligner ces milles.

De son côté, la navigatrice qui avait réussi la meilleure performance féminine jamais réalisée dans un Vendée Globe (87 jours 2 heures et 24 minutes) estime qu'elle aurait eu le temps de se qualifier d'ici 2024 si son sponsor ne l'avait pas lâchée.

Réaction de la ministre des sports

Ce jeudi, après la publication de sa déception sur son compte instagram puis la conférence de presse du team sponsoring de Banque Populaire, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux, jusqu'à celle de la ministre des sports Amélie Claire Castéra qui dit avoir pris contact avec Alain Leboeuf, président du Conseil départemental de Vendée et Président du Vendée Globe :

Une autre Clarisse, la Rennaise, Clarisse Agbegnenou, championne du monde et médaillée olympique de judo, réagit sur son compte twitter et s'adresse au Vendée Globe :

"Vous continuez à creuser les inégalités F/H et sanctionner les femmes parce qu’elles ont le « malheur » de donner la vie tout en menant de front leur carrière professionnelle ?" écrit-elle.

Interrogé par Quentin Carudel et Sophie Wahl, de France 3 Pays de la Loire, le président du Vendée Globe s'est voulu rassurant ce vendredi matin.

"Nous avons tout ce qu'il faut pour que Clarisse puisse être sélectionnée pour ce prochain Vendée Globe 2024" a annoncé Alain Leboeuf.

Mais prenant en compte les nombreuses critiques soulevées depuis jeudi à l'encontre des organisateurs de la course autour du monde, Alain Leboeuf a aussi ouvert la porte à une évolution du règlement :

"Il n'est pas impossible, dit-il, que nous puissions faire évoluer (le règlement) pour les prochaines éditions, 2028, 2032, dans une réflexion qu'on peut mener avec Mme le ministre."

"Tout a été prévu"

Si l'on en croit Alain Leboeuf, il n'y aurait pas matière à polémique puisque ce cas de figure a même été envisagé.

"Lorsqu'on a mis en place le nouveau règlement, dit-il, nous avons ajouté justement à ce règlement une wildcard (autorisation exceptionnelle) en évoquant cette hypothèse d'une femme qui pourrait être enceinte pendant cette période de sélection de 4 ans. Tout a été prévu."

Le problème selon Alain Leboeuf, vient du fait que Banque Populaire voulait avoir l'assurance que Clarisse Crémer bénéficierait d'une telle dérogation trois ans avant le prochain départ.

"Aucun organisateur ne peut se permettre de tels excès simplement par équité, tient à préciser le président du Vendée Globe. Aujourd'hui, il n'y a aucun sélectionné pour le prochain départ 2024. Lorsque les uns et les autres auront fait leurs preuves, nous verrons aussi si Clarisse est dedans ou pas dedans. C'est à ce moment-là seulement qu'une wildcard pourra être prononcée."

Un autre sponsor ?

Problème, depuis vendredi dernier, Clarisse Crémer n'a plus officiellement ni bateau ni sponsor.

"Banque Populaire, peut peut-être avouer cette erreur, cette précipitation", conclut Alain Leboeuf qui estime que d'autres vont peut-être lui donner sa chance.

Cela fait beaucoup de "peut-être". Les vents semblent bien défavorables pour le moment pour Clarisse Crémer qui estime, de son côté, avoir le temps d'ici novembre 2024 pour retrouver la conditions physiques indispensables à une telle course.

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