Polémique aux Sables-d'Olonne. La statue de l'archange Saint-Michel sera déplacée de quelques mètres

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La statue de l'archange Saint-Michel devrait être visible fin septembre sur son nouvel emplacement ©Denis Leroy, Damien Raveleau, Stéphane Hérel

Contraint par la justice de retirer la statue Saint-Michel de l'espace public, au nom de la séparation de l'église et de l'État, la ville des Sables-d'Olonne a choisi de vendre une parcelle à la paroisse. L'archange Saint-Michel sera donc installé sur un espace privé, à quelques mètres de sa position actuelle.

"Que la statue Saint-Michel reste là où elle se trouve" : à l'entrée de la petite église du même nom, un coup d'œil au registre indique que le sort de l'archange Saint-Michel alimente toujours autant les passions.

Ce 28 août, le maire des Sables-d'Olonne, Yannick Moreau (LR) et le curé de la paroisse ont annoncé non pas le déboulonnage, mais le déplacement prochain de l'archange de quelques mètres, afin de se plier à la loi.

"Nous n'avons pas obtenu gain de cause auprès de la justice. Donc, nous avons trouvé un plan B qui respecte la décision et la volonté des Sablais qui se sont exprimés à 94,5 %, en 2022, pour que la statue Saint-Michel reste sur la place devant l’église Saint-Michel", explicite Yannick Moreau.

Deux ans de procédures judiciaires

En 2018, l'installation de la statue sur la place publique n'avait pas dérangé grand monde, à l'exception de l'association laïque vendéenne, la Libre Pensée. Au nom de la séparation de l'église de l'État, interdisant tout emblème religieux sur le domaine public (art 28, loi 1905), l'association avait porté l'affaire devant la justice. 

En face, le maire se lance dans une croisade pour la défense du patrimoine et de la culture chrétienne. "Dans quel pays du monde, on déboulonne des statues ?, s'insurge l'édile. Cette statue est parfaitement inoffensive, elle est reconnue par des gens qui croient et des gens qui ne croient pas. Elle a trôné dans la cour d’école pendant 80 ans ; elle n’a jamais gêné personne et tout à coup, elle devient le problème."

Pour nous, cette statue est l’emblème du quartier, c’est la figure de proue du patrimoine local.

Yannick Moreau

Maire (LR) des Sables d'Olonne

S'ensuivent durant un an et demi des procédures à rallonge devant les tribunaux, des manifestations à répétition, y compris le déplacement du candidat Zemmour et la tenue d'un référendum populaire jusqu'à la clôture du dossier par le Conseil d'État en avril dernier et l'obligation de déboulonner la statue.

"Le maire a beau répéter que la république est laïque, ce qui est parfaitement exact, mais que la France est chrétienne, ça, c'est une autre paire de manches. Cela sous-entend une discrimination à l’égard de ceux qui ne sont ni chrétiens, ni catholiques", réagit Jean Regourd, président de la fédération de Vendée de la Libre Pensée

La République est laïque, c’est l’article premier de la constitution. C’est une affaire tellement simple que je suis dramatiquement inquiet de l’ignorance d’un certain nombre de responsables.

Jean Regourd

Président de la fédération de Vendée de la Libre Pensée

Avant l'été, un compromis presque tombé du ciel est trouvé. La mairie revend au diocèse une parcelle qui devient privée. "Nous avons voulu tenir compte de la volonté des Sablais. Cette ville est une ville apaisée, on ne va pas nous diviser à cause d’une statue. C’est pour cela que, en tant que curé, j’ai proposé cette solution", confirme l'abbé Antoine Nouwavi, curé-doyen des Sables-d'Olonne.

Si tout va bien, l'archange trônera de nouveau le 29 septembre prochain, jour de la Saint-Michel, l'occasion, peut-être, de réunir et de réconcilier tous les protagonistes du Clochemerle Sablais.

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