L'ONG Surfrider foundation appelle à une mobilisation citoyenne samedi 21 et dimanche 22 janvier sur les plages de Pornic en Loire-Atlantique et de Longeville-sur-Mer en Vendée. L'objectif : dénoncer les mauvaises pratiques industrielles qui entraînent la pollution de granulés de plastique sur le littoral.
Granulés plastiques industriels (GPI), pellets, larmes de sirène... Autant de noms que de microbilles de plastique échouées sur les plages du littoral atlantique depuis le début du mois de janvier.
Devant cette pollution massive et pourtant peu visible, les bénévoles de l'ONG Surfrider Foundation organisent plusieurs actions sur des plages bretonnes et ligériennes, dont celles de Pornic et de Longeville-sur-Mer, pour "interpeller l'industrie pétrochimique et les élus".
Samedi 21 janvier à Pornic
À Pornic, rendez-vous est donné samedi sur la plage de Noëveillard à partir de 14h. Au programme : collecte de ces microdéchets, pédagogie et déploiement de banderoles affichant le message "POLLUTION PLASTIQUE = INDUSTRIE COUPABLE !".
Dimanche 22 janvier à Longeville-sur-Mer
L'ONG appelle aussi au rassemblement dimanche à 10h sur la plage des Conches à Longeville-sur-Mer, en Vendée.
C'est sur les plages du département que les premières pollutions aux microbilles de plastiques ont été constatées.
Responsabilité des décideurs politiques et des industriels
"On ne peut collecter qu'une toute petite partie des pellets échoués sur la plage. L'idée, c'est surtout d'interpeller les élus et l'industrie", explique Jean-François Grandsart, bénévole à l'antenne de Pornic de la Surfrider Foundation.
On souhaite faire passer le message à nos élus et à l'industrie du plastique.
Jean-François GrandsartBénévole à la Surfrider Foundation
L'ONG fait état d'un "échouage massif" constaté dans le Finistère, en Vendée et en Loire-Atlantique. Ces matières premières utilisées pour la fabrication d'objets en plastique ont notamment été "observées sur le plages de Pornic, de Batz-sur-Mer, ou de la Bernerie-en-Retz".
L'hypothèse principale pour expliquer leur présence sur les plages sont les pertes de conteneurs lors du transport de marchandise par voie maritime.
Plainte contre X déposée par plusieurs maires et la région
Au niveau local, la présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, Christelle Morançais, a porté plainte contre X devant le procureur de la République, emboîtant le pas au maire de Pornic, Jean-Michel Brard, et à Yannick Moreau, maire des Sables-d'Olonne.
Les plaintes des maires avaient déclenché le déplacement d'experts du CEDRE, spécialisé dans les pollutions accidentelles, aux Sables-d'Olonne et sur la plage de Pornic.
Cette plainte vient témoigner de notre soutien aux élus et aux populations du littoral.
Christelle MorançaisPrésidente du Conseil régional des Pays de la Loire
"Les locaux voient leur écosystème abîmé par cette pollution extrêmement invasive et dont les conséquences sur la faune et la flore risquent de se mesurer sur le long terme", affirme la présidente de la région.
Faire évoluer la réglementation européenne
Pour Christelle Morançais comme pour l'ONG Surfrider Foundation, la solution à cette pollution délétère doit dépasser les frontières françaises.
"La seule réponse à cette catastrophe est d'obtenir à l'échelle internationale un encadrement beaucoup plus strict de la production et de l'exploitation de ces granulés", déclare Christelle Morançais.
Surfrider Foundation précise en effet qu'en France, la loi "Anti-gaspillage et économie circulaire" prévoit des mesures de prévention des fuites de ces granulés de plastique industriels.
Elle implique "la mise en place d’équipements de filtration et de procédure sur les sites de production, de manipulation et de transport de ces granulés, ainsi que des contrôles externes".
Le problème : ces procédures ne s’appliquent pas en-dehors du territoire français et sont insuffisantes selon l'ONG, qui appelle la Commission européenne à légiférer, car "le temps presse".