Le signal de départ a été donné à 13h02 ce dimanche par le prince Albert II de Monaco. Mais c'est dès 8h50 que les marins de la course mythique autour du monde ont un à un quitté les pontons.
8h50, Didac Costa, "impressionné par la foule", est le premier à quitter le port pour rejoindre le large.Le long du chenal, 300 000 personnes ont pris place, souvent de très bonne heure, pour acclamer ces héros des mers.
Et l'émotion est grande pour les marins au moment des adieux avec leurs proches et les membres de leur équipage. "C'est un moment pas facile, y a le ventre qui est tout dur, y a les larmes qui sortent", lâchent le Français Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) avant de monter sur son monocoque.
"C'est un moment que je ne suis pas prêt d'oublier", reconnait un autre Français, Morgan Lagravière (Safran), en larmes. "Pour l'instant, c'est plutôt dur qu'autre chose. Je regarde tous ces gens autour de moi, c'est... Ca fait mal de partir..."
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Corto Maltese, samouraï et rock-star
Beaucoup d'émotion aussi pour les autres concurrents qui n'en oublient pas pour autant un certain sens de la me en scène.
Le benjamin de la course, le Suisse Alan Roura (La Fabrique), 23 ans, opte pour une tenue à la Corto Maltese avec caban bleu, pantalon blanc, écharpe rayée et casquette.
Premier Asiatique de l'histoire du Vendée Globe, le Japonais Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) hornore son pays en se présentant en tenue de samouraï et s'incline devant la foule.
L'Irlandais O'Coineen, cigare au bec, improvise un petit "boeuf" devant le bateau alors que son comparse britannique, le Gallois Alex Thomson, joue les rock-stars pour son 4ème Vendée Globe.
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78 jours 02 heures et 16 minutes
Mais désormais l'émotion et les costumes sont au vestairies, car il ne faut pas oublier que les skippers se sont élancés à bord d'Imoca (monocoques de 18,28 m) pour la course à la voile la plus belle et la plus folle, longue de quelque 21.638 milles (environ
40.075 km) sur le papier.
Le temps à battre est celui établi lors de la dernière édition, en 2013, par le Français François Gabart, en 78 jours 02 heures et 16 minutes.
Une dizaine de concurrents sont en mesure d'arracher, aux alentours du 20 janvier, une victoire qui, pour l'instant, n'a jamais échappé à un Français.
Parmi eux, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII), qui a terminé deux fois deuxième de cette course. Ou encore Vincent Riou, qui a déjà inscrit son nom au palmarès de l'épreuve, lors de l'édition 2004/2005.
L'Equateur dans 8 jours -
Sur les 29 skippers engagés, dix sont étrangers.
Grosse inconnue pour cette 8e édition : pour la première fois, 7 des 29 bateaux sont équipés de foils, "moustaches" qui les font s'élever au-dessus de l'eau.
Ces dérives latérales font de ces monocoques de véritables dragsters des mers.En revanche, beaucoup s'interrogent sur leur fiabilité dans une course aussi longue.
Ces bateaux devraient être toutefois favorisés dans les premiers jours de la course.
Les skippers navigueront au portant, avec des vents de travers de nord à nord-ouest de 15-20 noeuds (28 à 38 km/h). La houle devrait être de nord-ouest, d'environun mètre.
Des conditions presque idéales pour un début de course car on peut aller en route directe jusqu'au cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne), selon le directeur de course Jacques Caraës.
"Si les prévisions sont bien celles annoncées, ce sera compliqué pour les bateaux sans foils d'être dans le groupe de tête", a prévenu Alex Thomson.
L'Equateur devrait être atteint en huit jours, huit jours et demi.