VIDÉO. Alerte sur la pauvreté. Les bénéficiaires de l'épicerie du Secours catholique des Sables-d'Olonne témoignent

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Aux Sables-d'Olonne, l'épicerie solidaire du Secours catholique accueille tous les jeudis matins des bénéficiaires orientés par les services sociaux en fonction de leurs ressources. ©France Télévisions / Denis Leroy / Damien Raveleau / Sophie Boisman

La pauvreté augmente en France affirme le Secours catholique dans un rapport publié jeudi 17 novembre 2022. Aux Sables-d'Olonne, l'épicerie du Secours catholique est l'un des moyens pour soutenir les personnes pauvres au niveau alimentaire.

"Crise financière, crise sanitaire, guerre aux frontières de l’Europe, inflation, événements climatiques extrêmes…", le début du rapport du Secours catholique sur l'état de la pauvreté en France en 2022 annonce la couleur. 

Deux ans après le début de la crise, 48% des ménages rencontrés se retrouvent dans l’incapacité de couvrir leurs dépenses alimentaires quotidiennes. Un chiffre en augmentation selon les données du Secours catholique. 

Aux Sables-d'Olonne, l'épicerie solidaire de l'association existe depuis 20 ans. Elle accueille des bénéficiaires orientés par les services sociaux tous les jeudis matins de l'année.

Des produits nécessaires plus accessibles

Les personnes en situation de précarité peuvent s'y procurer des produits de la vie courante étiquetés à 10% du vrai prix en magasin. 

Une boite de conserve à 1 € en supermarché est proposée à 10 centimes à l'épicerie.

Sandrine Barrois

Responsable de l'épicerie solidaire du Secours catholique des Sables-d'Olonne

"Nous fournissons des aliments frais et de l'épicerie sèche, mais aussi des produits d'hygiène et d'entretien", détaille Sandrine Barrois, responsable de l'épicerie solidaire des Sables-d'Olonne.

"Elle est ouverte aux personnes nécessiteuses qui nous sont envoyées par leur assistante sociale s'ils ont besoin d' une aide alimentaire", poursuit-elle.

En fonction du calcul de leur reste à vivre, les bénéficiaires sont envoyés vers l'épicerie ou vers la banque alimentaire classique, destinée aux personnes en grande précarité.

"Ce n'est pas une honte"

Charlie Vallet fait partie des personnes accueillies à l'épicerie solidaire. À 27 ans, elle a fait face à un important problème de santé qui l'empêche encore de reprendre un travail.

Ayant moins de ressources, elle dispose d'un accès à l'épicerie depuis mars 2022 et pendant 9 mois maximum.

"Ce n'est pas une honte pour moi de venir ici. Ça arrive à tout le monde, que ce soit à cause de la santé, du travail, ou d'un divorce", témoigne-t-elle.

J'ai eu un accident de la vie qui fait que je suis pauvre pour le moment. 

Charlie Vallet

Bénéficiaire de l'épicerie solidaire du Secours catholique

Charlie Vallet connaissait déjà le Secours catholique. "Ma grand-mère y était bénévole. Elle est décédée et j'ai voulu devenir bénévole pour lui rendre hommage. J'ai découvert la petite épicerie quand je me suis retrouvée dans le besoin", raconte-t-elle.

200 euros d'économie sur les courses

Privée d'emploi et de logement pendant un temps, Mallory Bouron est aussi passée par l'épicerie Elle y revient dès qu'elle peut pour discuter et aider les autres. 

"Je suis venue à l'épicerie pendant neuf mois, et ça a contribué à nourrir ma famille, mon fils. Ça permet d'économiser sur d'autres points, explique-t-elle, on gagne bien 200 euros en venant ici. Il y a des produits qui coûtent très cher en grande surface, comme le jambon". 

Mallory devait toutefois compléter son plein de courses dans d'autres magasins, car "on ne trouve pas tout à l'épicerie"

J'ai toujours eu plaisir à venir à l'épicerie, on arrive et on boit le café, on discute. Chacun a des problèmes et on en parle tous ensemble. C'est un peu familial. 

Mallory Bouron

Ancienne bénéficiaire de l'épicerie solidaire du Secours catholique

Charlie Vallet se réjouit de l'accueil et des liens créés à l'épicerie. "Comme on est tous ensemble dans la même situation, on n'a pas de jugement ou de mauvais regard. On est bien accueilli et je pense que c'est ça qui me fait revenir à chaque fois"

Reste à (sur)vivre

La chaleur humaine est bienvenue, car la précarité est souvent synonyme de nombreuses privations.

"On fait attention aux sorties, à l'argent de poche, aux déplacements, aux restaurants. On limite beaucoup quand on n'a pas les moyens. On ne fait pas non plus de voyages", liste Mallory Bouron. 

Selon le rapport du Secours catholique, la moitié des ménages étudiés disposent d’un reste pour vivre de moins de 5 € par jour et par personne, soit une diminution de 0,5 à 1€ par rapport au niveau d’avant crise sanitaire.

Davantage de jeunes retraités

L'épicerie du Secours catholique des Sables-d'Olonne aide entre 20 et 30 personnes seules ou familles à l'année.

On a beaucoup de personnes seules, moins de familles. On a aussi remarqué qu'il y a davantage de jeunes retraités qui n'ont pas suffisamment pour se nourrir.

Sandrine Barrois

Responsable de l'épicerie solidaire du Secours catholique aux Sables-d'Olonne

Hervé Bonamy est le directeur du Secours catholique de Loire-Atlantique et le vice-président de l'association au niveau national. Il confirme que la majorité des bénéficiaires sont "des retraités, des femmes et hommes dans des structures monoparentales, et des étudiants".

Une personne sur deux est d'origine étrangère, et la nourriture est leur principale demande d'aide. 

Le rapport du Secours catholique a été présenté mardi 15 novembre au ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe. L'association demande au gouvernement de relever les minimas sociaux et travailler sur les passoires énergétiques très coûteuses et où logent généralement les personnes précaires. 

Hervé Bonamy conclut sur une note positive. "Depuis 2020 nous avons vu nos dons augmenter. Je remercie les personnes qui viennent aider les associations pour qu'elles puissent apporter un accompagnement aux personnes en situation de précarité et de pauvreté".

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