L'été 2024 est loin d'avoir été fructueux pour les professionnels du tourisme en Vendée, marqué par la météo maussade, l’instabilité politique et le pouvoir d’achat parfois compliqué.
À la veille de la rentrée des classes, c’est l’heure de faire le bilan de la saison estivale. Sur le front de mer de la côte vendéenne, les touristes profitent d’un dernier moment de détente ce samedi 31 août, et d’un rayon de soleil pour se poser en terrasse.
"On est soulagé, car c'est vrai qu'on avait un peu peur des Jeux olympiques", se souvient Guillaume Gouin, employé d'un restaurant où, malgré un mois de juillet compliqué, la fréquentation est en hausse par rapport à l’été dernier. "On se disait que cela allait avoir un impact négatif puisque les Parisiens resteraient plutôt chez eux, mais finalement, on en a quand même beaucoup qui sont venus chez nous, car ils ont préféré quitter la capitale pour être plus tranquilles."
Une situation néanmoins rare, d'autres types de commerçants n'ayant pas observé le même afflux. Arnaud Metairie, gérant de plusieurs boutiques d’articles de plage et de souvenirs, a observé une baisse de 30 à 40% de son chiffre d’affaires depuis le début de la saison, grandement due à la météo pluvieuse de ces derniers mois. "On est vraiment tributaire du temps", explique-t-il. "C'est vrai que le budget est un peu plus bas cette année, peut-être à cause du pouvoir de chat, mais dès qu'il refait beau, les touristes se lâchent plus facilement."
Même constat dans un hôtel, à quelques minutes de la plage, où la fréquentation est en baisse, avec des touristes qui réservent à la toute dernière minute. "C’est en grande partie à cause de la météo, mais il y a aussi la question du pouvoir d'achat", observe Pierre Poupounot, le gérant. "Les gens viennent moins longtemps et prennent moins de petits-déjeuners."
La période que nous vivons aujourd'hui en France, et même en Europe, est floue, or l'incertitude fait peu dépenser le consommateur.
Tarek Tarrouche, président UMIH Vendée
Fréquentation en baisse, hausse du coût de l’énergie… En Vendée, le syndicat des métiers et des industries de l’hôtellerie estime que cette saison estivale compliquée aura des répercussions l’an prochain chez certains de ses adhérents. "Ils étaient dans des situations psychologiques vraiment fragiles", confie Tarek Tarrouche, président UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) Vendée. "Aujourd'hui, j'en ai plein qui veulent jeter l'éponge pour l'année prochaine et qui songent à vendre leur commerce. On s'attendait à une saison exceptionnelle par rapport aux Jeux olympiques et aux Floralies, mais on a été assez déçu."
Selon l'organisation professionnelle, 75% des adhérents vendéens ont observé une baisse de leur chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière, de l'ordre d'environ 15% en moyenne. Les commerçants sablais espèrent une arrière-saison plus clémente et misent sur l’attrait touristique du Vendée Globe.