Les 16 et 17 juin derniers, le sud de la Vendée a été ébranlé par des séismes d'une magnitude supérieure à 5. Neuf mois après ces événements dévastateurs, des communes s'engagent dans une bataille acharnée pour obtenir la reconnaissance de catastrophe naturelle, un enjeu crucial pour les réparations et les indemnisations.
Neuf mois après : le processus de réparation à Maillé
Neuf mois se sont écoulés depuis le séisme qui a touché le sud de la Vendée, laissant place à un long processus de réparation. Exemple à Maillé, une commune proche de l'épicentre, qui n'a obtenu la reconnaissance de catastrophe naturelle que le 1ᵉʳ novembre 2023. Ce séisme de magnitude 5,3 a causé d'importants dégâts, nécessitant des interventions urgentes..
D’une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter, le tremblement de terre du mois de juin a provoqué de nombreux dégâts.
Un pan de mur écroulé et le pignon de la maison de famille de Maicha Merzouki menaçaient de s’effondrer. Malgré l’arrêté de catastrophe naturelle, les assurances ont décidé de prendre en charge uniquement les murs intérieurs en placoplatre de l’habitation et non la reconstruction du mur en pierre.
"Pour eux, l’effondrement du mur n’est pas dû au séisme. La cause serait le grand âge de la maison", ironise la propriétaire.
Des assurances sélectives face aux dégâts
À seulement 4 km, la commune de Maillezais. Elle n'a pas été reconnue en état de catastrophe naturelle et pourtant les dégâts sont bien visibles chez Yvon Frétigné.
"Regardez cette fissure qui traverse tout le mur de haut en bas et qui va jusque dans la cuisine. J’ai trois plafonds à refaire et des fissures à reboucher ", s’agace-t-il. Cet habitant porte réclamation.
"Cette décision est une aberration. Nous sommes plus proches de l’épicentre que Fontenay-le-Comte, commune reconnue catastrophe naturelle", s’énerve le sexagénaire.
Une quête de justice face aux catastrophes naturelles
Le référencement en catastrophe naturelle pose question dans le sud Vendée. Annie Rineau, la maire de Maillezais a déposé un recours auprès de la préfecture.
Dans sa commune, une quarantaine de dossiers sont en attente d’indemnisation.
"Il y a un sentiment d’injustice. Certes, Ici, il n’y a pas eu de cheminées ou de murs qui sont tombés au moment du séisme. Mais les dégâts sont apparus quelques semaines plus tard avec des fissures, des murs fragilisés dans les maisons en pierre, des fenêtres qu’on ne peut plus ouvrir. Et les montants des travaux sont élevés".
En Vendée, 136 communes ont fait une demande de classement en état de catastrophe naturelle. Aujourd'hui, seulement six d'entre elles ont obtenu cette reconnaissance pour être indemnisées.
Elodie Soulard avec Boris Vioche