Vendée / Talmont-Saint-Hilaire : le totem vandalisé sera restauré et érigé sur la plage du Veillon

Tronçonné en six endroits en début de semaine, le totem qui était en cours de façonnage sera bel et bien remis sur pied. Après le saccage de sa sculpture, son auteur a reçu des messages de soutien et l'aide de plusieurs entreprises qui vont la restaurer afin qu'elle prenne sa place face à la mer.

"Le saccage a provoqué une émotion incroyable" souffle François Lesuisse. "J'ai reçu des messages de soutien, des gens qui étaient bouleversés de voir combien la personne qui a vandalisé le totem s'est acharnée pour le découper".

"L'acte est d'autant plus odieux que ce totem, c'est un moyen de résilience, d'échappatoire au Covid, c'est un totem protecteur, bienveillant. Moi je le fais gratuitement, parce que cette pandémie m'a privé de mon travail (NDLR:l'artiste est aussi directeur du cinéma Le Grand Palace aux Sables-d'Olonne). C'est un don que je fais aux gens afin qu'ils se l'approprient"

 

Passé le choc, François Lesuisse n'a pu que constater l'élan de solidarité suscité par cet acte de vandalisme.

Il a dénombré 50 000 vues sur sa page facebook, reçu des dizaines d'appels.

Des messages, des mots, mais aussi l'aide spontanée de plusieurs entreprises pour remettre le totem d'aplomb.

"On va faire de la chirurgie, le restaurer en sublimant ses failles" 

L'énorme bois flotté a été déplacé, mis en lieu sûr par les agents communaux de Talmont-Saint-Hilaire, pour éviter d'autres outrages.

Ses plaies vont maintenant être pansées. Trois entreprises du littoral vendéen vont s'atteler à cette restauration. Atlantic soudure, Atout bois et Daddy Seal, et un shaper des Sables d’Olonne (fabricant de planches de surf)

"Nous allons lui faire une colonne vertébrale en métal, il y a un travail énorme de métallerie qui sera effectué sur place. En fait, on va insérer un IPN sur mesure et on viendra lui mettre des vertèbres afin que le bois ne vrille pas" explique l'artiste.

Pas question de colmater les coups de tronçonneuses, de dissimuler les blessures infligées au tronc.

L'artiste a choisi de restaurer son totem en s'inspirant de l'art du Kitsungi.

Cette technique ancestrale, découverte au XVème siècle au Japon, consiste à réparer un objet en soulignant ses lignes de failles avec de la véritable poudre d’or, au lieu de chercher à les masquer.

Ici pas d'or. Mais de la résine, translucide, un camaïeu de bleu sera coulé dans les stigmates. Comme si l'eau courrait dans les veines du bois...

"Ce tronc appartient à la plage du Veillon, il est arrivé ici porté par les éléments, il a choisi son lieu. Nous l'y remettrons, face à la mer, il sera encore plus beau, plus puissant".

Dans quelques semaines, quelques mois, le totem sera baptisé, érigé sur la plage. Il jouera le rôle protecteur et bienveillant dévolu aux tikis, ces sculptures stylisées, incarnant des divinités, que l'on trouve en Océanie.

Il sera aussi porteur d’une histoire peu banale, celle d'un acte malveillant finalement transcendé par l’art et la solidarité des humains.

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