Les affiches du conseil départemental de la Vendée placardées sur les abribus, sont accusées de remettre en question le principe de laïcité.
L'installation de crèches dans des collectivités publiques fait, chaque année, polémique. En 2022, après les communes (RN) de Perpignan, Béziers et Beaucaire en Occitanie, c'est au tour du département de Vendée (LR) de "jouer" avec la laïcité et la loi de 1905.
Un débat houleux sur les réseaux sociaux
Les Jeunes Socialistes de Loire-Atlantique ont immédiatement réagi : "apparemment, le conseil départemental de Vendée a oublié que la loi de 1905 concerne aussi les catholiques." Garance Leroux l'animatrice fédérale du groupe ajoute :
On peut parler de Noël avec un sapin ou le père Noël (…). Ça me fait mal dans le département de Clemenceau qui a voté la loi de 1905 de voir cela.
Garance Leroux
Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, a aussi apporté sa contribution. "Cher collègue, cher Bruno, La loi de 1905 actant la séparation des Églises et de l'État appartient aussi à notre héritage culturel commun. Tout comme la neutralité des services publics. Ces principes sont consubstantiels à notre idéal républicain. Respectons-les !», a-t-il souligné à Bruno Retaillau, après que le sénateur ait écrit sur son Twitter : "Noël n’est pas seulement une fête commerciale, mais est d’abord une fête chrétienne qui appartient à notre héritage culturel commun."
Une polémique récurrente en Vendée ?
En 2017, et au terme d'un long bras de fer, la justice administrative avait donné raison au conseil départemental de Vendée qui installe chaque année une crèche dans le hall de son bâtiment.
Selon la jurisprudence de la plus haute autorité administrative, une crèche de Noël ne peut être installée de manière temporaire dans l'enceinte d'un bâtiment public qu'à la condition de présenter "un caractère culturel, artistique ou festif et de répondre à un "usage local".
Les juges ont estimé "que l'installation temporaire d'une crèche de Noël dans l'hôtel du département de la Vendée résulte, compte tenu des caractéristiques de la crèche et de ses conditions d'utilisation, d'un usage culturel local et d'une tradition festive de plus de 20 ans constituant des circonstances particulières", écrit la cour dans un communiqué.
Selon nos confrères du Figaro, les affiches exposées sur les 600 abribus des communes vendéennes, représenteraient un budget d'environ 5 000 à 6 000 euros pour la collectivité en 2022.
"Culturel et non cultuel"
Dans un communiqué publié le 22 décembre, une vingtaine de sénateurs LR proposent de modifier la loi sur la laïcité de 1905 afin de "préserver les crèches" qui sont selon eux des "symboles culturels et non cultuels" et "des traditions immémoriales de la nation française."