Près de 7,8 millions d'euros risquent bien de manquer au projet Sydev destiné à produire et consommer de l'hydrogène vert en Vendée. À La Roche-sur-Yon et aux Sables-d'Olonne, porteuses d'un ambitieux projet de développement de l'hydrogène vert, la déception est grande.
Les deux agglomérations ainsi que 3 autres porteurs de projets en Vendée, tablaient sur une aide de l'État de près de 7,8 millions d'€ pour le développement du projet Sydev, destiné à permettre l'utilisation de l'hydrogène produit dans le département et consommé par des flottes de véhicules publiques ou privées dans le département.
Hydrogène vert produit et consommé localement
La décision de l'État de ne pas aider les collectivités à la hauteur de leur demande, parait incompréhensible pour les élus de l'agglomération des Sables-d'Olonne qui ont fait de la transition énergétique et du respect de l'environnement une véritable priorité.
"Il faut que sur notre territoire nous disposions d'une station multi-énergies, à la fois sur l'hydrogène, à la fois sur le gaz GNC et sur l'électricité, ces trois énergies étant vertes et produites en Vendée. Nous avons fait le choix d'aller vers des acquisitions de véhicules à hydrogène, des bennes à ordures ménagères et des bus urbains. Nous étions avec le Sydev, Vendée Énergie et Lhyfe, lauréats de l'ADEME sur un accompagnement financier et la surprise a été de voir que finalement l'État se désengageait de cette filière exemplaire", regrette Loïc Péron, vice président de l'agglomération des Sables-d'Olonne, adjoint à la transition énergétique.
Envoyer un signal fort aux entreprises
Le Ministre de l'économie était venu dire, en Vendée, tout le bien qu'il pense de cette initiative cohérente de production, de distribution et d'usage. "Nous n'avons pas d'explication, seulement reçu une information de cela. Le même jour, nous devions voter l'acquisition de la station hydrogène et des bus".
Les élus sablais ont finalement décidé de poursuivre l'achat de deux bus pour leur agglomération, un est déjà en cours d'expérimentation sur le réseau urbain de La Roche-sur-Yon, "c'est important pour nous d'envoyer un signal fort aux entreprises de notre territoire qui pourront, demain, s'équiper avec des véhicules propres parce que la station sera existante".
Des collectivités locales volontaires, un État radin
Le développement de la filière hydrogène vendéenne ne se borne pas au limites départementales, la Carene de Saint-nazaire est également concernée avec la prévision d'achat de 13 autobus de 18 mètres, des entreprises comme DB-Schenker et Derocq doivent aussi rétrofiter plusieurs de leurs camions de 44 tonnes.
L'environnement est une priorité du pays et du président de la République fraichement réélu, un plan hydrogène se met en place. Le conseil régional a décidé de soutenir la chaire industrielle ELHySE en faveur de la filière hydrogène de l'université de Nantes. Le manque de cohérence est flagrant entre des collectivités locales volontaires et un État empêtré dans ses contradictions.