La tradition culinaire voudrait que le homard finisse ébouillanté ou poêlé avant d'être dégusté. Pourtant en Vendée, un consommateur s'est ému du sort réservé à l'un de ces crustacés, une femelle. Il a décidé de lui offrir une nouvelle vie.
Une histoire d'amour commence toujours par un coup de foudre ! Pour Hervé Gavoille, c'était au mois d'avril dernier à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée. Son regard s'est attardé sur les crustacés du vivier, au rayon poissonnerie de son supermarché et l'histoire a débuté.
"Je vois un homard énorme, plus gros que les autres, une femelle, explique le retraité. Marilyne, la vendeuse me la montre. Quand j’ai vu qu’elle avait des œufs, j’ai décidé de faire quelque chose.
Il n’était pas question de la faire passer au court-bouillon. J’ai demandé à Marylin, de la mettre de côté.
Cette femelle homard de 2,5 kilos et d'une dizaine d'années, Betty pour les intimes, restera plusieurs semaines en garde au supermarché, le temps que son protecteur déniche un vivier d'occasion pour sa maison.
Durant cet intermède, il vient régulièrement rendre visite à sa protégée, comme un courtisan à sa belle !
"Il se mettait à la vitre et la femelle s’approchait", s'étonne encore Marilyn Ferrero. "C'est bizarre. Quelque chose s’est passée entre elle et lui."
Habituée à vendre du poisson et des crustacés, la poissonnière n'en revient toujours pas. "Peut-être qu’ils ont un esprit. Cela change la donne", confie-t-elle.
Un poissonnier est censé pouvoir tuer un homard pour le cuire, là ce n’était pas possible.
En captivité, Betty fait la connaissance d'un certain Aldo, un mâle qui en pince pour elle. Hervé n'a pu se résoudre à les séparer. Il a finalement confié les deux tourtereaux à l'aquarium de Noirmoutier.