Des niveaux d'eau jamais vus depuis au moins l'été 2003. Depuis le début de l'été, la Vendée subit les effets conjugués de la chaleur et de la sécheresse. Dans un département qui ne dispose pas de nappes souterraines, toute l'eau potable est prélevée en surface, et la tension est maximale. En hiver, la Vendée consomme chaque jour entre 120 000 et 130 000 m³, mais cela monte jusqu'à 200 000 m³ en période estivale.
Immergées depuis la construction du barrage d'Apremont, des souches d'arbres apparaissent désormais, un spectacle qui dit l'ampleur de la sécheresse dans le département. L'immense réserve d'eau qui alimente tout le marais jusqu'à l'île d'Yeu et Noirmoutier est aujourd'hui remplie à moins de 20%.
Depuis le mois de juillet, c'est la retenue de Mervent, au sud de de la Vendée qui permet d'acheminer chaque jour toute l'eau potable du secteur.
"L'eau parcourt 120 kilomètres pour arriver jusqu'à Apremont puis la Barre de Mont et ensuite elle irrigue Noirmoutier. Si vous comptabilisez l'ensemble, c'est 140 kilomètres depuis Mervent pour alimenter le dernier abonné Noirmoutrin", explique Jacky Dallet, président de Vendée Eau.
Une fréquentation record des stations balnéaires, des chaleurs exceptionnelles et une sécheresse qui dure depuis l'hiver, la Vendée a connu cette année un cocktail explosif. Conséquence, les niveaux de l'eau potable ont flirté dangereusement avec les seuils d'alerte.
Achevée au printemps, cette nouvelle retenue dans une ancienne carrière a cependant permis de limiter la casse sur une partie des zones côtières.
"Cette année, l'ayant mise en service en mars, on n'a pas eu le temps de la remplir totalement. Elle était remplie à hauteur de 500 000 m³", confirme Gauvain Ramis, responsable communication de Vendée Eau.
Au mois d'août quand le besoin s'est fait ressentir, on a envoyé l'eau stockée dans la carrière jusqu'à la retenue du Jaunay pour soutenir cette réserve d'eau qui alimente l'ouest vendéen en eau potable.
Gauvain Ramis
Cela fait 10 ans que le département se préparait à un manque d'eau potable. Depuis l'étude qui prévoyait d'ici 2025, un déficit hydrique pouvant atteindre 8 millions de m³ en année sèche.
"Heureusement qu'on s'était préparé avec ces transferts d'eau qu'on a pu faire entre les différentes retenues et ce stockage en carrière. On a pu faire face sans couper l'alimentation en eau potable, car effectivement on ne s'attendait pas à une sécheresse d'une telle ampleur aussi soudainement", assure Gauvin Ramis.
Dans les années qui viennent, Vendée Eau envisage de construire d'autres réserves, de renforcer l'utilisation des eaux usées, mais surtout de continuer à éduquer. Car les effets de la sécheresse se prolongeront sans doute, au moins, jusqu'au milieu de l'automne.