Ana Luisa Charlotiaux réclamait 61500 euros à ses anciens employeurs au domaine de Miraval dans le Var. Le tribunal des prud'hommes de Draguignan a tranché ce matin. La secrétaire perd son procès et est même condamnée aux dépens.
Ancienne secrétaire bilingue chargée des relances téléphoniques et du classement des courriers dans la propriété du couple du Château Miraval, Ana Luisa Charlotiaux a saisi le conseil des prud'hommes en mai 2011, alors que les deux stars hollywoodiennes venaient d'arriver au festival de Cannes où le film de l'acteur, The tree of life, allait remporter la Palme d'Or.
Un arrêt maladie prolongé
A l'origine de son licenciement deux ans plus tôt, il y avait un arrêt maladie prolongé, qui aurait "désorganisé l'entreprise". L'avocat de l'employée de 45 ans, Me Emmanuel Ludot, réclamait 61 500 euros et soutenait que "4 mois et demi d'absence n'ont pu désorganiser l'entreprise. Le chiffre des ventes du domaine n'avait pas baissé et qu'il n'y avait donc aucune preuve d'un quelconque bouleversement de l'entreprise."Me Béranger Boudignon, chargé de la défense,de son côté s'étonnait qu'Ana Luisa Chalotiaux ait attendu neuf mois pour engager une procédure après son licenciement, et qu'elle ne s'était pas manifestée auprès de son employeur.
L'avocat de la plaigante fait appel
C'est "une décision très étonnante" pour Me Emmanuel Ludot, l'avocat de la plaignante,qui va faire appel, espérant que cela permettra "de prendre un peu de hauteur" par rapport à la célébrité des anciens employeurs de sa cliente. "Je crois que nous payons le prix d'une décision qui a été trop attentive aux intérêts économiques et aux paillettes locales. La personnalité des propriétaires du château laisse penser qu'on a voulu préserver des intérêts économiques plutôt que de rendre justice à une employée qui ne demande qu'à travailler", a estimémardi l'avocat.
Me Béranger Boudignon, l'avocat du domaine, a simplement souligné pour sa part qu'il se félicitait de la décision, estimant que "le magistrat (avait) bien appréhendé le dossier".
Par ailleurs, le conseil des prud'hommes a également débouté la SA Château Miraval de sa demande de condamnation à 5.000 euros de l'ex-employée pour procédure abusive.