Le domicile de l'ancien ministre de la Défense, François Léotard, dans le Var, a été de nouveau perquisitionné fin janvier dans le cadre du volet financier de l'affaire Karachi, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Une première perquisition du domicile de l'ancien ministre avait déjà eu lieu le 20 novembre.
M. Léotard a été ministre de la Défense de 1993 à 1995 dans le gouvernement d'Edouard Balladur, au moment où furent signés les contrats d'armement soupçonnés d'avoir donné lieu au versement de rétrocommissions ayant pu financer la campagne présidentielle de M. Balladur.
Plusieurs témoins ont expliqué aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire que deux intermédiaires, Ziad Takieddine et d'Abdulrahmane El Assir, tous deux mis en examen dans cette enquête, ont été imposés dans la dernière ligne droite de ces contrats d'armement par le cabinet de M. Léotard.
François Léotard avait assuré en 2011 au juge antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat du 8 mai 2002 ayant coûté la vie à 11 Français, que les commissions versées sur le contrat de sous-marins Agosta n'avaient pas donné lieu au versement de rétrocommissions vers la France.
Une éventuelle mise en cause de M. Léotard, dans le cadre de ses fonctions ministérielles, dans le volet financier de l'affaire Karachi relèverait de la Cour de justice de la République (CJR).
La CJR est compétente pour juger les crimes et délits commis par des ministres dans l'exercice de leurs fonctions.