Trois personnes interpellées dans le cadre de l'information judiciaire sur l'assassinat, en 2012, de l'avocat ajaccien Antoine Sollacaro, ont été présentées aux magistrats instructeurs, a indiqué dimanche le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
Dans un communiqué, le procureur précise que ces trois personnes "sur réquisitions conformes du parquet, seront placées sous le statut de témoin assisté et ne feront donc l'objet d'aucune mesure coercitive". Quatre autres personnes sont toujours en garde à vue, ajoute le procureur, sans autres précisions. Il indique par ailleurs que les policiers chargés de l'enquête ont placé en garde à vue depuis mercredi "plusieurs personnes parmi lesquelles des individus inconnus
de la justice et d'autres appartenant au grande banditisme".
Des sources proches de l'enquête avaient indiqué que parmi ces interpellés deux
d'entre avaient été remis en liberté jeudi et un troisième, un CRS, vendredi.
Les policiers avaient interpellé ce dernier mercredi matin à Luynes (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, mais aucune charge n'avait été retenue contre lui.
Ces interpellations ont été effectuées par des enquêteurs de la direction régionale
de la police judiciaire d'Ajaccio, et de la direction centrale de la police judiciaire
sur commission rogatoire des juges chargés de l'instruction à la Jirs de Marseille.
Les enquêteurs travaillent essentiellement sur une moto abandonnée il y a quelques semaines près d'Ajaccio et qui aurait pu être celle du commando de tueurs de Me Sollacaro, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Un véhicule identique, une BMW 1200 GS de fabrication allemande, avait été filmé par les caméras de surveillance de la station-service d'Ajaccio où l'avocat avait été tué.
La moto des tueurs
Les enquêteurs semblent certains qu'il s'agit de la moto des tueurs et qu'elleaurait pu être utilisée pour un autre assassinat, celui du président de la chambre
de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, tué par balles dans
son magasin du centre d'Ajaccio le 14 novembre 2012. Des caméras de surveillance avaient également filmé la scène. Les policiers souhaitent reconstituer le "parcours" de la moto pour tenter de remonter jusqu'aux assassins. L'engin avait été retrouvé dans un ravin à quelques dizaines de kilomètres d'Ajaccio et des empreintes ont pu y être prélevées, dont celles du CRS interpellé. Le fonctionnaire a indiqué qu'il avait pu avoir à manipuler l'engin lors d'un contrôle quand il était en service en Corse. Ses empreintes figuraient dans un fichier après avoir été prélevées pour usage de stupéfiant, mais il n'avait pas alors fait état de sa profession.