Le colonel Luc Jorda, chef du corps départemental des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône (Sdis 13), a été relaxé lundi par le tribunal correctionnel de Marseille de poursuites pour harcèlement moral engagées par une femme officier de son service.
"C'est un soulagement après une procédure qui a duré 11 ans", a indiqué à l'AFP Me François Sartre, l'avocat du colonel des pompiers, soulignant que "quatre procureurs (différents) avaient conclu au non-lieu dans ce dossier", finalement renvoyé devant le tribunal par une décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence de mars 2011, confirmée par la Cour de cassation en décembre de la même année.
Isabelle Berard, qui a quitté depuis les services de secours et d'incendie des Bouches-du-Rhône, reprochait notamment à M. Jorda d'avoir refusé de l'autoriser à encadrer des stages de préparation à des concours internes, d'avoir émis un avis
défavorable à son avancement au grade de commandant ou encore d'avoir récupéré un véhicule de service à son domicile personnel. Elle avait porté plainte en 2002. "Je suis un peu écoeuré, après une procédure très longue, de m'apercevoir que
le machisme ambiant chez les pompiers a trouvé une consécration judiciaire positive", a déclaré l'avocat de la partie-civile, Me Laurent Gaudon, précisant qu'il n'avait pas encore, avec sa cliente, pris la décision de faire ou non appel.
Dans un autre volet de l'affaire, le Sdis avait été condamné en mars 2012 par la cour administrative d'appel de Marseille à verser à Isabelle Berard, aujourd'hui commandant dans un autre département, une indemnité de 10.000 euros au titre de son préjudice moral en raison de son absence de notation "sur une longue période".