Le marathon du procès PIP touche à sa fin la semaine prochaine. Il a débuté le 17 avril dernier et s'achèvera vendredi prochain, 17 mai. Mardi sera le jour des réquisitions.
Les cinq prévenus, dont le fondateur de PIP, Jean-Claude Mas, encourent une peine maximale de cinq années de réclusion pour des faits présumés de tromperie aggravée et d'escroquerie.
Dans ce procès des implants frauduleux PIP, les avocats des deux principales associations de porteuses de prothèses réclament que le tribunal de Marseille reconnaisse "le préjudice moral et matériel de l'ensemble des victimes".
L'audience a été l'occasion d'un affrontement entre parties civiles. Certains avocats de victimes regrettent la présence, au sein des parties civiles, de l'Agence des produits de santé (ANSM) et de l'organisme certificateur allemand TÜV.
La défense des quatre co-prévenus
La tromperie est établie et reconnue par les cinq prévenus Mais pas la dangerosité du gel. Certains soutiennent que c'est l'enveloppe, non le gel, qui est en cause. Seul, l'ancien responsable de la recherche et développement au sein de PIP, Thierry Brinon, estime que le gel de silicone maison utilisé pour remplir les prothèses était dangereux. Les trois autres ex-cadres mis en cause ont déclaré qu'ils en ignoraient les dangers.
Jean-Claude Mas maintient que son gel était inoffensif
Tout au long de l'enquête et du procès, Jean-Claude Mas n'a pas jamais varié sa défense. Il maintient que son gel n'est pas en rien la cause des problèmes rencontrés par les plaignantes..Pourtant, dans son dernier bilan, l'Agence des produits de santé (ANSM) met au jour la tromperie et fait état de plus de 4.100 ruptures ainsi que près de 2.700 femmes souffrant d'inflammations. L'ANSM a également constaté que 25% les implants retirés préventivement depuis le début du scandale étaient défaillants.
Le fondateur de PIP a quand même présenté des excuses aux victimes et leur a demandé pardon pour la "tromperie".
6300 plaignantes attendent le jugement
Beaucoup ne sont pas venues au procès. Elles se sont fait représenter par leurs avocats et les responsables d'associations de victimes. Mais certaines sont venues de très loin, du Chili par exemple.Durant toute l'audience, elles ont tenté de trouver des réponses à leurs questions sur la nocivité du silicone PIP. Mais nombreuse sont celles qui sont déçues. D'autant que Le 26 avril, la présidente du tribunal, Claude Vieillard, avait clos les débats sur le fond en lisant une série d'études, françaises et étrangères, concluant à l'absence de toxicité du gel maison PIP.
Mais selon un inspecteur de l'ANSM venu témoigner au procès, le principal danger pour les porteuses, c'est l'explantation. La faute au gel, dont la transsudation trop
importante fragilise l'enveloppe des implants jusqu'à la rompre.
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