Le tribunal de commerce de Paris a prononcé lundi la liquidation judiciaire de Virgin

Les 960 salariés qui restent mobilisés dans les magasins occupés ont désormais leur sort entre les mains du liquidateur judiciaire.

 Au cours d'une audience express d'une trentaine de minutes, le président du tribunal a prononcé la liquidation judiciaire attendue de l'enseigne culturelle, après le rejet la semaine dernière des offres de reprise des enseignes Cultura et Vivarte.
Les 960 salariés de Virgin, dont Butler Capital Partners est le principal actionnaire, avec 74% de parts ont rendez-vous dès mardi avec le liquidateur judiciaire Me Frédérique Levy. Le groupe Lagardère est un des actionnaires de Virgin.

"Nous allons lui demander ce qu'il y a exactement en trésorerie et où elle pense aller chercher l'argent", a expliqué à l'AFP Guy Olharan, secrétaire du comité d'entreprise (CE) et délégué CGT. Le distributeur de biens culturels avait été placé en redressement judiciaire mi-janvier.

"Nous le savions mais c'est dur de se dire que c'est fini. Je suis venu avec des collègues, nos duvets sous le bras, pour prendre le relais de ceux qui occupent les magasins. Nous allons rester quelques jours avant d'aller pointer à Pôle Emploi", a témoigné, très émue, Katell Nicol, salariée de Virgin depuis 1998. Mercredi, la direction avait fermé définitivement ses 26 magasins pour des raisons de sécurité, après l'occupation de huit établissements par des salariés (Champs Elysées, Barbès, Grands boulevards à Paris, Strasbourg, Rouen, Dunkerque, Avignon et Marseille).

Devant le tribunal, une soixantaine de salariés, attristés, s'étaient réunis derrière une banderole blanche sur laquelle on pouvait lire "Virgin vivra, Lagardère paiera!".

"C'est un crève-coeur d'entendre ce mot (liquidation, ndlr) mais je demande aux salariés de rejoindre ceux qui occupent les magasins, c'est un moyen de pression pour qu'on obtienne les 15 millions d'euros, nous ne partirons pas avant de les avoir", a lancé au mégaphone à la sortie de l'audience M. Olharan.

Un comité d'entreprise est programmé le 24 juin pour évoquer les modalités du plan social pour les salariés de l'enseigne et la quarantaine de salariés des filiales. Pour l'heure, ce plan est doté d'un budget de 8 millions d'euros, les salariés en réclament 7 de plus. "Nous avons tous beaucoup donné  pour cette enseigne et maintenant on va se battre pour obtenir les meilleurs conditions de reclassement", a assuré M. Olharan. Les salariés devaient se réunir en assemblée générale dans l'après-midi dans le magasin des Champs-Elysées.

De son côté, la présidente de Virgin, Christine Mondollot, a déclaré à l'AFP que cette décision est "un échec terrible qui coûte cher à tout le monde". Elle a dit "regretter infiniment" le rejet des offres de reprise, qui auraient permis de "sauver des emplois". "Je serai présente aux côtés du liquidateur judiciaire si elle a besoin de moi, afin de faire avancer les choses", a-t-elle assuré.

Dans le magasin des Champs-Elysées, quelques heures avant l'annonce de la liquidation, des salariés étaient réunis au milieu des rayons quasi vides. Les syndicats ont également rendez-vous mercredi au ministère de la Culture. Ils comptent notamment demander la mise en place d'une "cellule de reclassement pérenne pour le secteur culturel", a expliqué Philippe Gelinaud (CGT), évoquant Virgin mais aussi les librairies Chapitre ou encore la Fnac, au sujet de laquelle des informations de presse -démenties par la direction- faisaient état lundi d'un futur plan social à la Fnac.

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