Le syndicat CGT a suspendu la grève. Les dockers veulent récupérer l'entière manutention des bagages des croisiéristes, actuellement assurée par une société privée.
Le syndicat CGT des dockers a suspendu la grève ce week-end dans l'attente de la réunion à la préfecture.
Depuis deux mois, les dockers ont bloqué deux fois le terminal des croisières dans le Bassin Est du Grand Port de Marseille.
Les négociations s'annoncent tendues tant les positions semblent irréconciliables.
" C'est dire: +ôte-toi de là que je m'y mette+, ça nous nous y refusons!", lâche Jacques Massoni directeur du Terminal des croisières géré par les compagnies MSC et Costa, jugeant cette demande "complètement infondée et difficilement supportable économiquement", un docker coûtant "trois fois plus cher" que les salariés actuels.
Une telle option "condamne la croisière à terme", affirme Jean-Luc Chauvin, président de l'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13), car les armateurs n'accepteront jamais ce surcoût et iront voguer ailleurs.
En visite lundi à Marseille, Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, n'a pas manqué de fustiger "une grève totalement irresponsable". "On va mettre des mois et des années à redresser l'image de Marseille", a-t-il déploré.
Même ton alarmiste du côté de la mairie. "Une nouvelle fois, ceux qui devraient avoir le plus à coeur de défendre l'activité du port de Marseille s'ingénient à l'entraver. Sans doute seraient-ils heureux que les croisières abandonnent le port de Marseille pour aller à Gênes, Nice ou Barcelone", a réagi Jean-Claude Gaudin
(UMP).
Au-delà du marché de la croisière, l'activité du Grand port maritime de Marseille (GPMM), en pleine reconquête de ses clients échaudés par les mouvements sociaux passés, pourrait être affectée si le conflit était amené à perdurer, avertissent patronat et élus. Et en premier lieu, la réparation navale, dont la plus grande forme en Méditerranée s'apprête à être relancée après de longues années d'arrêt, un atout de taille pour attirer les géants des mers.