L'homme, âgé de 41 ans, a été examiné par un expert-psychiatre et a été immédiatement interné. Il est le principal suspect de l'affaire. Mais la police ne détient pas pour l'instant d'éléments suffisants pour le mettre en cause. Elle a lancé un appel à témoins.
Ce dimanche après-midi, le procureur-adjoint de la République Jean-Jacques Fagni et Martine Coudert, directrice adjointe de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône ont tenu une conférence de presse à l'Evêché, siège de la police marseillaise.
Le marginal interpellé puis interné après la mort d'un étudiant poignardé vendredi dans le centre de Marseille, présent sur les lieux, reste le principal suspect" mais il est "très prématuré de dire que c'est le mis en cause", a-t-il été précisé.
Agé de 41 ans, l'homme interpellé, souffrant de troubles psychiatriques, "fait l'objet d'un placement sous contrainte en milieu médical", son état ayant été jugé incompatible avec un placement en garde à vue, a précisé Jean-Jacques Fagni.
Sur les caméras de vidéo-surveillance, "on ne voit pas la scène, on ne les voit jamais l'un en présence de l'autre", a expliqué M. Fagni, soulignant qu'il était donc "très prématuré" de dire que ce quadragénaire était "le mis en cause".
Connu des services de police pour des affaires de vols et de violences, l'individu, interpellé samedi soir, tenait des propos incohérents et le dialogue n'a pas été
possible.
"Dès lors que son état aura évolué positivement, il est certain que les services de police iront le récupérer et que le parquet demandera à ce qu'il soit placé en garde à vue et entendu de manière précise sur les faits", a ajouté M. Fagni.
En attendant, des couteaux et des vêtements ont été saisis chez lui, au foyer d'accueil du centre-ville où il a été interpellé. Des analyses ADN doivent être pratiquées pour détecter toute trace éventuelle de sang de la victime.
Après l'agression, la victime, Jérémie Labrousse, un étudiant à l'école de management Euromed originaire des Vosges, avait juste eu le temps de se réfugier avec sa plaie au cou dans un snack boulevard d'Athènes (1er arrondissement), où il a pu décliner son identité avant de tomber dans le coma.
L'étudiant, qui avait perdu beaucoup de sang, a succombé à ses blessures dimanche en fin de matinée à l'hôpital Nord.
Son portable, qui n'avait pas été retrouvé à proximité vendredi soir, a été géolocalisé dans le nord de Marseille, avant d'être désactivé, a précisé M. Fagni, qui a émis l'hypothèse d'un "vol de portable d'opportunité", un tiers ayant pu découvrir le téléphone au sol après l'agression.
La police a lancé un appel à témoins, a annoncé lors de la conférence de presse la directrice-adjointe de la Sécurité publique des Bouches-du-Rhône, Martine Coudert.
Manuel Valls, qui a fait part de sa "profonde tristesse", a appelé "l'ensemble des responsables publics à la retenue afin d'éviter les surenchères et polémiques déplacées", après les nombreuses réactions politiques rendues publiques samedi, sur fond de campagne des élections municipales à Marseille.
Il a rappelé "l'importance des renforts de police affectés ces douze derniers mois à la sécurisation de l'ensemble des quartiers" de la cité phocéenne.
L'arrestation de ce marginal, qui s'est faite sans difficulté, a été rendue possible grâce aux recoupements faits entre l'enquête de voisinage effectuée par les enquêteurs
et les images des caméras de vidéo-surveillance.
A 18h00, un rassemblement silencieux devant le snack "le Français", où a été retrouvé Jérémie baignant dans son sang, est par ailleurs prévu, a annoncé sur Twitter le député-maire (PS) du secteur, Patrick Mennucci.
Originaire des Forges, une commune d'environ 1.800 habitants située en périphérie d'Épinal, Jérémie était le plus jeune d'une fratrie de trois enfants et a connu un parcours scolaire brillant, selon l'un de ses anciens instituteurs.
Selon le maire des Forges, ses parents ont rapidement quitté la commune pour se rendre à son chevet à Marseille, dès qu'ils ont été prévenus de l'agression.