L'association de consommateurs CLCV a dénoncé jeudi, dans une enquête publiée dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, le manque de transparence des auto-écoles en matière de tarif et de pratiques et les disparités territoriales, accusations dont se défend la profession.
De 780 à 1.425 euros les 20 heures de conduite
Au cours de cette enquête, réalisée auprès de 447 auto-écoles sur les quelque 11.000 recensées en France, les prix étaient dans un tiers des cas incomplets ou incompréhensibles et inexistants dans 10% des cas alors que les auto-écoles ont l'obligation légale de les accrocher de manière visible à l'extérieur. L'association Consommation, logement et cadre de vie fustige également les disparités géographiques puisque le forfait initial de 20 heures de conduite, d'un coût moyen de 1.067 euros peut grimper jusqu'à 1.425 euros à Paris et descendre à 780 eurosà Lille, soit du simple au double. Par ailleurs, ce forfait initial doit très souvent être complété par des heures de conduite supplémentaires facturées au prix fort.
"Nous avons observé des manquements graves dans certains établissements. Il existe ainsi un vrai flou des tarifs pratiqués par les auto-écoles. Avec une différence parfois abyssale entre le coût prévu pour passer son permis de conduire et le coût réel de son obtention. Et ce alors qu'aujourd'hui le permis de conduire constitue la plupart du temps une dépense contrainte", la plupart des employeurs l'exigeant lors d'une embauche, explique Olivier Gayraud, chargé de mission à CLCV.
La CLCV préconise "d'homogénéiser l'obtention du permis de conduire afin que les candidats sachent dans quoi ils s'engagent et soient égaux dans toute la France". Cela passe par "un affichage systématique et clair des tarifs et du
taux de réussite dans chaque auto-école", ajoute M. Gayraud. Estimant qu'il serait "impensable" de revenir à un blocage des prix, le CNPA suggère, lui, à l'État de défiscaliser le carburant, réduire le coût des véhicules et celui des charges salariales pesant sur les établissement s'il veut "réellement" réduire le coût de la formation dans les écoles de conduite.
Les réponses du conseil national des professions de l'automobile(CNPA)
Sur les coûts : les disparités géographiques sur les prix s'expliquent par le "surcoût des infrastructures et les salaires que doivent supporter les écoles de conduite parisiennes", écrit le conseil national des professions de l'automobile(CNPA) dans un communiqué. Pour le CNPA, "l'élève opte presque toujours pour un forfait de 20 heures, alors qu'il pourrait librement choisir dès le départ un volume de formation plus important".Sur le taux de réussite : le taux de réussite à l'épreuve pratique sur route est extrêmement variable d'un département à l'autre (autour de 45% en 2011 à Paris et 70% dans les Alpes de Haute-Provence) ainsi que le délai de présentation à l'examen qui change du simple au triple. "Les conditions réelles de circulation ne sont pas les mêmes dans ces deux départements et ces différences ne devraient surprendre personne", répond la profession.