Le groupe chimique Kem One, placé en redressement judiciaire fin mars, fait l'objet de trois offres de reprise déposées par deux fonds américains et le syndicat CGT. Les salariés manifestent devant son siège social lyonnais.
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Initialement destinée à désigner ou non un repreneur, cette audience à huis-clos devrait entériner un nouveau report de deux mois, de la période d'observation, laissée à Kem One, à la demande de l'administrateur judiciaire. Ce dernier avait annoncé la semaine dernière aux représentants du personnel, qu'il allait demander cette prolongation au tribunal. Un délai, avait-il justifié, destiné à lever les "conditions suspensives" qui figurent dans les offres de reprise émanant des deux fonds américains Sun European Partners et Open Gate Capital. Ces clauses concernent notamment l'apurement des dettes de Kem One envers ses fournisseurs, notamment Arkema, Total et EDF, mais aussi à finaliser avec ces mêmes groupes de nouveaux accords pour la fourniture des matières premières. Les dettes du groupe sont estimées au total à environ 210 millions d'euros, selon une source syndicale.
130 emplois menacés
Parmi les clauses suspensives mises en avant par les deux fonds d'investissement, figure la mise en oeuvre de mesures destinées à améliorer la compétitivité, à travers notamment, un plan de quelque 130 suppressions de postes, sur les 1.300 concernés par la procédure de redressement. Ces mesures d'économie ont été confirmées par les représentants de Sun European Partners et Open Gate Capital, lors de leurs rencontres avec les organisations syndicales lundi et mardi, ont indiqué ces dernières. Alors que les plans de reprise portent sur l'ensemble des activités du groupe - y compris la partie "aval", la plus rentable, non concernée par la procédure de redressement - les repreneurs potentiels veulent aussi obtenir la garantie que Gary Klesch, le propriétaire de Kem One, acceptera de la leur céder, comme il s'y était engagé. Le financier américain fait partie des personnes convoquées jeudi au tribunal, mais selon les syndicats, il est peu probable qu'il y assiste personnellement.
L'offre de reprise de la CGT
De son côté, la CGT, dont le projet de reprise global des activités de Kem One s'appuie sur la mise en place d'un consortium réunissant les partenaires économiques de Kem One, avec la participation de l'Etat et de collectivités, pose comme condition l'organisation d'une table-ronde réunissant tous ces acteurs. Kem One est né en 2012 de la vente par Arkema, pour un euro, de son pôle vinylique à Gary Klesch. Le groupe emploie 2.600 personnes dans le monde, dont 1.780 en France, et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2012.
Une manifestation des salariés
L'ensemble des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CGC) a appelé à un rassemblement à 11H30 jeudi devant le siège de Kem One à Lyon, avant de manifester jusqu'au tribunal de commerce. Des salariés venus de tous les sites du groupe en Rhône-Alpes et en PACA devraient y participer.