Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour abus de biens sociaux, après la disparition de 20 millions d'euros des comptes de l'usine de semi-conducteurs de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône.
A l'origine de la plainte, la CFDT.
L'information judiciaire a été ouverte cette semaine et un juge désigné, a précisé Me Alain Guidi, qui a salué là "une vraie reconnaissance" accordée au bien-fondé de la plainte et du dossier.
En 2010, le site qui comptait 800 salariés (650 aujourd'hui) était alors estimé à 106 millions d'euros, avait été cédé pour un euro symbolique à un groupe allemand (composé de 3 entités : la holding SLD, LFoudndry GMBH créée pour reprendre le site et la société Landshut Silicon Foundry) par le groupe de microélectronique américain Atmel, qui avait alors décidé de se désengager de ses activités de production.
En juin, cette usine basée à Rousset, à une quinzaine de kilomètres d'Aix-en-Provence, était placée en redressement judiciaire pour six mois.
Une plainte contre X a été déposée, en février 2012, au nom du CE, du syndicat CFDT métallurgie et de trois de ses délégués devant le procureur d'Aix-en-Provence.
La juridiction s'est dessaisie quelques mois plus tard au profit du parquet de Paris, où se trouve le siège de la société en France.
Les plaignants estiment que plus de 20 millions d'euros ont été transférés de façon irrégulière vers le groupe allemand, laissant l'entreprise française en grande difficulté financière.
Dans la plainte, qui s'appuie sur une expertise comptable du cabinet Syndex, il apparaît que "contrairement aux engagements pris" lors du rachat du site, "l'analyse de ces opérations de transferts de fonds" démontre "une véritable volonté de favoriser les sociétés allemandes" contrairement à "l'intérêt de la société française".
La plainte souligne "que l'intégralité des informations n'a pas été donnée au comité d'entreprise" sur ces "opérations financières", notamment les transferts vers une société de fabrication de composants électroniques basée à Landshut en Bavière (sud de l'Allemagne) et liquidée en 2011.
Outre le volet pénal, les administrateurs, désignés dans le cadre du redressement, ont demandé au tribunal de commerce de Paris d'étendre la procédure à l'ancien propriétaire Atmel, considéré comme "gérant de fait".
avec AFP
Aujourd'hui, 200 salariés se sont rassemblés devant l'usine, le reportage d'Henri Seurin et de Frédéric Renard