Un homme a été tué dimanche soir à Aubagne d'une rafale de kalachnikov au volant d'une voiture volée. Il s'agit du deuxième règlement de comptes de l'année dans la région marseillaise
L'homme abattu dimanche soir à Aubagne était âgé d'une trentaine d'années. Il a été tué vers 21h30, d'une rafale de kalachnikov, alors qu'il se trouvait au volant d'une voiture volée. Atteinte de plusieurs balles, notamment à la tête et dans le dos près de la nuque, la victime, originaire d'Aubagne et connue des services de police, est décédée sur place. Cette exécution, sans témoin, a eu lieu sur un axe périphérique de la commune, avenue de Verdun, non loin d'une zone industrielle et de la sortie-est de la ville.
Une kalach sur les genoux
L'homme circulait, cagoulé, au volant d'une voiture BMW volée et porteuse de fausses plaques d'immatriculation, quand il a été pris pour cible. Une kalachnikov a été retrouvée sur ses genoux. Tout le côté conducteur du véhicule a reçu des impacts.La victime se nomme Foued Ben Amar, gérant de fast-food. Jusqu'ici l'homme était connu des services de police pour différents types de délits, dont des vols et cambriolages, détention de stupéfiants, des antécédents ne relevant pas du grand banditisme, "des petites affaires, un peu de tout". "Il n'avait pas un profil de braqueur" connu, relève le parquet.
Luttes de territoires
Le 30 décembre dernier, deux hommes victimes d'un règlement de comptes à la kalachnikov sur une voie rapide à Marseille, avaient eux aussi été retrouvés cagoulés et armés.De source proche de l'enquête, on estime que les policiers, en portant récemment plusieurs coups au trafic de stupéfiants dans le quartier du Charrel à Aubagne, ont pu perturber le milieu local.
"Quand on déstabilise les trafiquants, en récupérant des stupéfiants, de l'argent et en procédant à des interpellations, ça peut aiguiser les appétits. Ca exacerbe certainement les luttes de territoires",
a souligné le procureur-adjoint de la République de Marseille, Jean-Jacques Fagni, rappelant cependant que bien des règlements de comptes ont pour origine des motifs relevant
de la simple querelle ou de l'inimitié.
La brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille, habituellement chargée de ce type de dossier, a été saisie de l'affaire. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône Jean-Paul Bonnetain et les responsables de la police marseillaise se sont aussi rendus sur place à Aubagne. Il s'agit du deuxième règlement de comptes mortel de l'année dans la région marseillaise, après la mort le 12 janvier d'un jeune homme de 21 ans bien connu des services de police, tué d'une balle dans la tête sous les yeux de plusieurs témoins dans un snack des quartiers nord de la cité phocéenne.
En 2013, Marseille et sa région ont enregistré 20 règlements de comptes mortels, la plupart du temps sur fond de trafic de drogue dans les cités, selon le décompte de l'AFP.
De son côté, la préfecture de police en a comptabilisé 17, "trois victimes abattues par balle dans le département depuis le début de l'année 2013 (n'ayant) pas été considérées comme des faits de règlements de comptes en l'état actuel des investigations".
Avec Afp.