Le soutien de Manuel Valls au candidat socialiste de Marseille lors de sa dernière visite en tant que ministre, déplaît au sénateur maire UMP de Marseille. Jean-Claude Gaudin dénonce "un mélange des genres" qu'il compte signaler à la Commission des comptes de campagne.
Lors de sa visite lundi à Marseille pour annoncer des chiffres encourageants en matière de lutte contre la délinquance, Manuel Valls s'est ensuite rendu à l'inauguration du local de campagne de Christophe Masse, tête
de liste PS dans les 11-12e arrondissements, secteur susceptible de basculer à gauche en mars.
Pour Jean-Claude Gaudin (UMP), qui brigue un quatrième mandat, il s'agit d'un "mélange des genres". "Deux, trois ministres viennent chaque semaine à Marseille soutenir le candidat gouvernemental. Eh bien c'est pas la déontologie républicaine, c'est un peu excessif", a jugé le premier édile, annonçant son intention de saisir
la Commission des comptes de campagne.
"Nous allons demander", a-t-il déclaré, "que les visites, comme ce soir par exemple dans une permanence électorale, soient intégrées dans les comptes" de Patrick Mennucci (candidat PS aux municipales).
Devant les militants, le ministre Manuel Valls a musclé son discours, fustigeant notamment "le double langage de la municipalité". Une municipalité qui n'a de cesse de renvoyer la responsabilité de la sécurité à l'Etat, sans reconnaître les "bons résultats" obtenus, selon lui, par le gouvernement à Marseille.
"Rien n'est acquis, mais les chiffres sont là", 20 mois après le lancement des deux Zones de sécurité prioritaires (ZSP) et l'installation en septembre 2012 d'un préfet de police "de plein exercice", avait-il argué dans la matinée à la préfecture avant de passer aux travaux pratiques en se rendant dans une cité des quartiers Nord.
"La sécurité n'est ni de gauche ni de droite"
Sur l'ensemble de la ville, "les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont baissé de 13,3%, les violences crapuleuses reculent de 20,7%, le nombre d'arrachages de colliers a été divisé par deux, (...) les atteintes aux biens (sont) en repli de 7,4%, dont 3,2% pour les cambriolages", a-t-il énuméré, évoquant aussi des "tauxd'élucidation" en hausse.
"La sécurité n'est ni de gauche ni de droite. Mais moi, ce que je demande aux Marseillais, c'est de juger sur pièces, de regarder de près. Qui, hier, avait supprimé des postes de policiers et de gendarmes? Qui, hier, avait laissé des quartiers à l'abandon? Qui, hier, ne s'occupait pas de ceux qui souffrent?", a lancé le ministre devant les socialistes.
Bilan du camp adverse
De son côté Jean-Claude Gaudin a défendu son bilan, à l'occasion de la présentation dans un centre commercial du deuxième volet de son programme, consacrée notamment à la sécurité.Vidéo-protection, l'augmentation des effectifs de la police municipale (de 240 agents en 2011 à 315 en 2013), l'équipement en armes non létales... "Nous avons joué le jeu", a-t-il insisté, avec à ses côtés Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance (2e syndicat des gardiens de la paix), qui se présente en troisième position dansles 13-14e arrondissements.
"C'est à l'Etat d'assurer la sécurité des personnes et des biens", a-t-il ajouté.