L'avocate générale contre la révision du procès de Christian Iacono, condamné pour viol

L'avocate générale a demandé jeudi le rejet de la requête en révision de l'ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes), Christian Iacono, condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils depuis revenu sur ses accusations. La décision devrait être mise en délibéré au 18 février.

La Cour de révision, qui n'est pas tenue de suivre cet avis, devra dire si elle annule sa condamnation et ordonne un nouveau procès. Elle peut aussi prononcer cette annulation purement et simplement, rejeter la requête ou encore ordonner un supplément d'information ou de nouveaux actes.

Rétractations "floues" fluctuantes"

L'avocate générale Pauline Caby a estimé les rétractations du petit-fils de Christian Iacono "extrêmement sujettes à a discussion", "floues", fluctuantes", "imprécises".
Me François Saint-Pierre, l'un des trois avocats de Christian Iacono, a souligné qu'il n'existe aucun élément de nature à suspecter la "sincérité" de ces rétractations, qui n'ont été ni "manipulées" ni "récompensées".
Son confrère Me Dominique Roméo a souligné la "linéarité" des rétractations de Gabriel, le petit-fils de Christian Iacono, aujourd'hui âgé d'une vingtaine d'années.

"On accorde crédit à un homme lorsqu'il accuse et pas quand il innocente", a plaidé son confrère Gérard Baudoux.

"Le recours en révision, c'est l'ultime rempart avant que ne soit définitivement scellée l'erreur judiciaire", a-t-il ajouté.
Reportage: JB Vitiello, B. Loth et

Intervenants:
  • Me Luc-Philippe Febbraro Avocat de Gabriel Iacono
  • Me Gérard Baudoux
    Avocat de Christian Iacono
L'ex-élu avait été condamné en première instance, en 2009, puis en appel, en février 2011, pour le viol de son petit-fils Gabriel, qu'il a toujours contesté. Mais, en mai 2011, l'affaire avait connu un spectaculaire rebondissement: le jeune homme était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.

Je suis parfaitement innocent"

"Je suis parfaitement, complètement innocent", a déclaré Christian Iacono devant les magistrats de la Cour, comme il l'avait fait dès le début de cette affaire devant le juge d'instruction.
Emu après avoir entendu son petit-fils, avec qui tout contact lui est interdit depuis une libération conditionnelle en 2011, lui demander pardon, il a expliqué qu'il ne pouvait "pas condamner un enfant de 10 ans qui avec un mensonge" a fait de 14 ans de sa vie "un vrai calvaire".

"Excuse-moi"

"Excuse-moi", lui a demandé son petit-fils Gabriel, "j'ai dû faire un travail sur moi-même", "assumer les conséquences de mes actes". S'il a eu du mal à se rétracter, c'est parce qu'il avait "peur de passer pour un menteur", devant son fils, devant "tout le monde", "devant la France".
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