Nouvelle étape sur le chemin de la réhabilitation pour Christian Iacono, l'ex-maire de Vence

Condamné à 9 ans de prison pour le viol de son petit-fils, revenu depuis sur ses accusations, l'ex-maire de Vence Christian Iacono aborde aujourd'hui une nouvelle étape décisive sur le chemin d'une éventuelle réhabilitation, qui se joue devant la Cour de révision.

A l'issue de l'audience, il reviendra à la Cour de dire si elle annule sa condamnation et ordonne un nouveau procès. Elle peut aussi prononcer cette annulation purement et simplement, rejeter la requête ou encore ordonner un supplément d'information ou de nouveaux actes.

Défense raisonnablement confiante

M. Iacono, qui aura 79 ans le lendemain de l'audience, est "fatigué et impatient que ce moment arrive", selon l'un de ses avocats, Me Dominique Roméo, qui plaidera avec ses confrères Gérard Baudoux et François Saint-Pierre.
"Nous avons un dossier solide" et "beaucoup d'arguments à faire valoir", a-t-il ajouté.
"Raisonnablement confiant", Me Baudoux se souvient que le parquet général a toujours préconisé le rejet de la requête de M. Iacono, ce qui revient
selon lui à considérer, déplore-t-il, que Gabriel, le petit-fils de l'ancien élu, serait crédible quand il accuse, mais pas quand il disculpe.
Pour Me Saint-Pierre, la question est de savoir s'il y a un doute concernant le verdict de culpabilité rendu par la cour d'assises, si celle-ci avait eu connaissance des éléments qui sont apparus depuis.
Ce doute, qui doit être compris de manière "raisonnable et objective", est selon lui "caractérisé".
Il sera présent à l'audience, mais les mesures qui accompagnent sa libération conditionnelle lui interdisent de s'exprimer dans la presse.

Des éléments nouveaux

L'ex-élu avait été condamné en première instance, en 2009, puis en appel, en février 2011, pour le viol de son petit-fils Gabriel.
Mais, en mai 2011, l'affaire avait connu un spectaculaire rebondissement : le jeune homme était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre 5 et 8 ans.
C'est sur cette base que la défense de l'ancien maire de Vence avait saisi la Commission de révision des condamnations pénales, qui a ordonné la saisine de la Cour de révision le 4 juillet dernier.
Gabriel Iacono pense qu'il avait "inconsciemment menti" et se demandait s'il n'avait "pas été influencé par son père en conflit avec son grand-père", rappelle l'arrêt de la Commission.
Dans le cadre d'un supplément d'information, il avait déclaré, en mars 2012, qu'il avait "menti, petit, pour attirer l'attention et réunir ses parents autour de lui", "avoir ensuite été convaincu par les divers médecins de la réalité de ses propres mensonges jusqu'au premier procès, avoir eu des doutes lors du second procès mais ne pas avoir osé les formuler à haute voix en présence de ceux qui l'avaient soutenu au cours des dix ans d'instruction".
La Commission avait souligné que l'hypothèse de rétractations motivées par un intérêt financier n'avait pas été confirmée par les investigations et que la cour d'assises ignorait que Gabriel Iacono avait porté des accusations d'abus sexuels à l'encontre d'un camarade de classe, qui se sont soldées par un non-lieu car leur réalité n'était pas avérée.
Après avoir purgé au total 16 mois de prison en quatre séjours sous les verrous, Christian Iacono avait été remis en liberté le 5 avril 2012.

Seuls 8 condamnés pour crimes acquittés au terme d'une procédure de révision

Depuis 1945, seulement 8 condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d'une procédure de révision, dont une seule fois, en 2011, dans une affaire sexuelle.
L'Assemblée nationale doit examiner fin février une proposition de loi qui a pour but de faciliter l'examen, voire la révision d'une condamnation criminelle, dès lors qu'il existera le "moindre doute" sur la culpabilité d'un condamné.
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