Après une semaine de procès, l'ancien entraîneur de tennis jugé pour viols, devrait connaître le verdict en appel des assises du Var. Il avait été condamné en première instance à 8 ans de prison pour les viols de deux de ses anciennes élèves mineures. Il risque jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.
En raison de la prescription de faits, seules deux de ses anciennes pensionnaires ont pu attaquer en justice leur ancien entraîneur de tennis. Mais elles ont été nombreuses toutefois à venir témoigner à charge à la barre, décrivant les mêmes cauchemars.
L'accusé de 71 ans, encouragé par son avocat, s'est drapé dans le silence pendant presque tout le procès, avant de nier avoir violé les deux anciennes stagiairesde 12 et 14 ans.
Stéphanie et Karine, aujourd'hui des mères de famille de 37 ans encore profondément traumatisées en détaillant des faits longtemps enfouis dans leur mémoire, étaient les seules parties civiles.
De Camaret a tout au plus évoqué "des erreurs" en étant trop familier avec des jeunes filles qui auraient mal interprété ses gestes, menti, voire participé à un complot.
A propos de Stéphanie qui a décrit des viols répétés de l'entraîneur qui passait par sa fenêtre la nuit, il a seulement admis qu'elle s'était retrouvée nue sur ses genoux.
A propos de Karine, qui l'accuse d'un viol avec un doigt, il a estimé qu'il avait tout au plus passé un bras autour de ses épaules.
Vingt six autres témoignages
Vingt-six autres femmes, âgées de 37 à 50 ans, ont déclaré avoir subi à l'adolescence des contacts physiques équivoques, des agressions sexuelles ou des viols. Elles se sont exprimées à Draguignan en tant que témoins, les faits étant frappés de
prescription.
Isabelle Demongeot, ancienne numéro deux française du tennis dont la plainte en 2005 avait déclenché la procédure judiciaire, a longuement décrit un homme qui lui a "tout enlevé" dans sa vie, en la violant durant neuf années à partir de 13 ans. Elle a consacré un ouvrage à ce terrible secret.
Les témoignages d'autres joueuses moins célèbres se sont enchaînés, figeant parfois d'horreur les membres du jury.
Marjolaine a raconté comment de Camaret l'avait sodomisée de manière bestiale à 12 ans en la plaquant contre une armoire dans les vestiaires. La fillette, rentrée chez elle en vomissant, avait tenté d'attirer en vain l'attention de ses parents qui ne l'avaient pas crue.
Marion a détaillé comment l'entraîneur lui avait imposé des attouchements sexuels dès l'âge de 10 ans, avant de la violer à 14 ans à son domicile. Elle a parlé de ses cauchemars récurrents d'un homme moustachu ressemblant à l'entraîneur venant
violer ses enfants. Elle avait été la première à déposer une plainte en 2002, toutefois classée en raison de la prescription.
Régis de Camaret risque jusqu'à 20 ans de prison.