Marseille : "l'anti-campagne" de Pape Diouf

Des listes rebaptisées "collectif citoyen", un projet appelé "contrat citoyen" et des meetings sous forme de "rencontres citoyennes". Pape Diouf, candidat tardif à la mairie de Marseille, s'emploie à rafraîchir le vocabulaire électoral pour attirer les déçus de la politique.

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Un dimanche dans un local associatif des quartiers Nord, au pied d'une station de métro. Seize tables rondes ont été installées pour débattre entre candidats et habitants, tout comme deux espaces de prises de notes, un endroit pour coller des post-it et même un petit studio pour filmer les prises de paroles des sympathisants.
L'idée, c'est de "mobiliser les Marseillais", d'en faire "des acteurs" et non de les cantonner dans une démarche "passive", d'éviter à tout prix les "grand messes traditionnelles", décrypte Pierre-Alain Cardona, directeur de campagne de Pape Diouf, l'ancien président de l'OM.
"Rendre la politique aux citoyens", tel est l'objectif du Franco-Sénégalais qui s'est lancé début février dans la bataille et a choisi de se présenter, de manière "symbolique", dans le secteur des 13e et 14e arrondissements, où il affrontera notamment la vedette locale du FN, Stéphane Ravier.


Des candidats "Père Noël"


Pape Diouf, 62 ans est un outsider qui détonne dans le paysage politique marseillais.
"Depuis le début, nous n'avons pas entrepris la même démarche que les politiques classiques. Sinon, autant s'aligner sur eux directement!"
Quand les autres candidats déclinent à l'infini leurs propositions, lui dénonce "une conception des programmes" qui "réduit le candidat à être un Père Noël" proposant "des cadeaux tous plus beaux les uns que les autres".
Quand ses adversaires bénéficient de l'appareil d'un parti et d'importants moyens, lui affiche un budget d'"un peu moins de 200.000 euros", financé par les candidats eux-mêmes, et des dons.
Quand les autres candidats arpentent les marchés à un rythme effréné, enchaînant accolades et poignées de mains, lui avance, presque nonchalant, dans son costume impeccable et, du haut de sa stature imposante, préfére l'écoute aux harangues.
Son passage à la tête de l'OM (2004-2009) lui vaut une belle notoriété parmi les habitants, friands d'autographes et de photos, mais électoralement, plutôt que d'attirer les supporters de l'OM, il vise ouvertement les abstentionnistes et les déçus du système.
Eva Kausel, venue en "sympathisante" à la rencontre citoyenne, veut sortir "des éternels clivages gauche droite" et d'un "système trop figé". Les autres candidats?
"Ils sont coupés de la population", assure-t-elle, citant spontanément les "affaires" et le "clientélisme".

 "Proche des valeurs de gauche" 


Des intellectuels et experts, qui échangent avec les habitants tous les midis à sa permanence, sont enthousiasmés par la démarche de l'ancien journaliste sportif devenu agent de joueurs.
"J'avais décidé de quitter le champ politique et puis j'ai vu cette candidature et j'ai repris espoir, pas dans la chose politique, mais dans la chose publique", confie ainsi Dominique David, membre fondateur du think tank Terra Nova.
Pape Diouf expliquait, dans un ouvrage publié en 2013, être "proche des valeurs de gauche" et être "passionné" de politique sans jamais avoir été militant, "afin de n'être ni prisonnier d'une ligne politique décidée par une hiérarchie, ni phagocyté par une idéologie". Il confiait en conclusion sa fierté d'avoir été "le premier président de club noir en Europe".
"Symboliquement, Marseille avec un maire noir... J'ai l'impression de vivre la campagne d'Obama!", se prend à rêver Mohamed Issimaïla, un militant associatif et ami de Pape Diouf.
Il voit également dans le parcours personnel de ce natif du Tchad, qui a grandi au Sénégal et a débarqué à Marseille à l'âge de 18 ans,
"un lien" entre "le Nord et le Sud" de la ville, entre "les riches et les pauvres" qu'il croit "capable de rassembler".
Difficile pour l'heure d'évaluer l'impact potentiel du candidat Diouf. Le seul sondage réalisé depuis sa déclaration de candidature s'est déroulé dans les 4e et 5e arrondissement, où sa liste était créditée de 4,5%.
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