L'information a été révélée par Le Parisien. D'anciens militaires qui ont travaillé sur le site du Vaucluse, fermé depuis 1996, souffrent aujourd'hui de cancers. Le site abritait des missiles nucléaires. L'armée nie toute forme d'irradiation des militaires.
Des dizaines de militaires qui ont en commun d'avoir travaillé sur le site du plateau d'Albion souffrent aujourd'hui de formes rares de cancers (nécrose des os, sarcomme, leucémie fulgurante...).
Deux d'entre eux ont entamé une action en justice. Le site militaire, 800 ha situés aux confins du Vaucluse et à la limite de la Drôme, abritait les missiles nucléaires de l'armée française. Notamment les missiles nucléaires SSBS qui étaient pointés vers le bloc de l'Est. Les militaires malades ont-ils été irradiés ?
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L'armée nie toute contamination
Selon le Parisien : " si l'armée reconnaît avoir reçu quelques demandes de passés radiologiques » de la part d'anciens d'Albion, elle dément toute « dose significative de radioactivité pouvant avoir un impact sur la santé . Le ministère s'appuie notamment sur « les études menées sur le site, qui ont montré que son fonctionnement n'avait entraîné aucune contamination radioactive, et qu'il n'existait aucun risque d'exposition externe."Des traces de radioactivité
Selon l'armée ces traces peuvent provenir de la catastrophe de Tchernobyl ou des essais nucléaires des années 50.Pour établir la responsabilité du nucléaire dans leurs pathologies, l'analyse des relevés dosimétriques de radioactivité est nécessaire. Or, l'un des militaires interrogés affirme n'avoir jamais porté de dosimètre. Un autre évoque la lenteur de l'armée à lui transmettre ces informations.
Selon le président de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) — une association indépendante sur le nucléaire —, l'armée « brouille les cartes » sur le sujet en ne fournissant pas d'informations précises.
Vers un nouveau scandale sanitaire ?
Annie Thébaud-Mony est une spécialiste des cancers d'origine profesionnelle. Interrogée ce mardi 22 avril sur Europe 1 sur les risques encourus par les milliers de personnes, des militaires mais aussi des civils, qui travaillent en France au contact du nucléaire, elle estime qu'"effectivement, on est en présence à nouveau du type de scandale sanitaire qu'on a connu avec l'amiante".Quelques images tournées en septembre 1996 le jour de la fermeture officielle du site