C'est aujourd'hui une journée anniversaire pour Marseille : celle du raid des bombardiers américains en 1944, étape importante pour la Libération de la ville. Mais les pertes humaines et matérielles furent lourdes aussi...
Au printemps 1944, les troupes alliées intensifient les préparations des débarquements. En amont, les bombardiers américains sont chargés de "préparer" le terrain. Plusieurs opérations aériennes vont se succéder, avec pour but de viser les noeuds de communications et de transports.
Le 29 avril, Toulon et La Seyne subissent les premiers bombardements. Le 26 mai, c'est au tour de Nice. Avignon et Marseille seront au coeur des opérations du 27 mai.
Au départ, les Marseillais ne prêtent pas cas aux sirènes qui retentissent dès 10h du matin. Ils s'y sont habitués à chaque fausse alerte les jours précédents.
Le 27 mai, à 11h10, le raid aérien des alliés survole le lacydon et lâche les premières bombes sur la gare St Charles, dans le but de paralyser les trains.
Mais les quartiers alentours de la Belle-de-Mai et du plateau St Charles sont gravement touchés. D'autres quartiers de la ville seront atteints par ce véritable "tapis de bombes". L'épisode le plus sanglant restera celui du tunnel du boulevard National sous lequel la population locale s'était mise à l'abri. Jusqu'à ce qu'il s'effondre sous le coup direct d'une bombe, faisant 150 morts et 150 blessés.
Selon l'historien Jean-Marie Guillon, "le bombardement marseillais du 27 mai est l'un des plus meurtriers que la France ait subi : 1 752 morts, 2 760 blessés, 1 022 maisons détruites et 8 865 endommagées. Des dizaines de milliers de Marseillais vont fuir la ville dans les jours qui suivent pour se réfugier dans les villages de banlieue ou dans l'arrière-pays".
70 ans après, le souvenir est toujours intact. Ce soir un hommage aux victimes sera rendu à 19h30, après une cérémonie à l'église des Réformés donnée à 18h30.